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Betailler Elbeik : l'horreur.

Transport en mer. | Publié le 21/03/2021 16:53

Le 29 août 1996, le MV UNICEB, un cargo bétailler de 20 884 tonnes prend feu au sixième jour de son voyage de l'Australie vers la Jordanie. 67 488 moutons vont connaitre une mort atroce, par le feu ou par la noyade, en plein milieu de l’océan indien.

En 2020, le Gulf Livestock, autre cargo bétailler, fait naufrage en mer de Chine orientale en raison d’un typhon. A son bord, 5 800 vaches périront noyées. Un an auparavant, le même navire, chargé d’animaux, avait erré en pleine mer pendant vingt cinq heures à cause d’une avarie moteur.

 

Le 18 décembre 2020, le bétailler Karim Allah quitte Carthagène pour se rendre en Turquie. 895 veaux font partie du voyage. Pour des raisons inconnues, le commandant du navire n’obtient pas l’autorisation d’ammarer au port. Il doit faire demi tour vers son port de départ. La totalité des animaux seront euthanasiés des leur arrivée. En effet, la législation dispose que tout animal ayant quitté les eaux européennes ne peut être réimporté. Un témoin, présent à l’arrivée du troupeau, rapporte que l’abattage s’est fait dans des conteneurs rouges alignés à même les quais du port de Carthagène.

Le 18 Mars 2021, Le navire Elbeik est de retour au même port de Carthagène. Lui non plus n’a jamais pu atteindre son port de destination. Aucune autorisation d’accoster. Le bateau a erré le long des côtes turques, chypriotes, égyptiennes et italiennes avec près de 1 800 bovins à son bord. Parti le 18 décembre 2020 et après trois mois d’une traversée traumatisante, il se présente les cales remplies d’animaux en très mauvais état dont 180 sont morts dans des conditions certainement effroyables. Selon le témoignage de Adeline Colonat, de l’ONG Welfarm : « Les animaux ont l’air dans un sale état. Ils sont entassés dans leur urine et leurs excréments. On voit qu’ils sont en bout de course ».  Les chances sont grandes qu’ils soient  abattus et partent à l’équarrissage.

Tous ces faits ne sont pas divers. Ils ne sont que les quelques exemples terrifiants d’une réalité inacceptable dépourvue de la moindre humanité que chacun doit connaitre.

L’Union européenne exporte chaque année plus de 3 millions de bovins et ovins par la mer vers des pays tiers, essentiellement au Moyen-Orient, où ils rejoignent des centres d’engraissement ou des abattoirs. Un rapport publié en mai 2020 sur le bien-être des animaux exportés en mer faisait apparaitre que la Commission européenne reconnaissait d’importantes lacunes dans la réglementation de ce secteur : « Actuellement, ni les Etats membres ni la Commission ne disposent d’informations ou de statistiques sur l’état de santé et le bien-être des animaux pendant les voyages en mer». Et Adeline Colonat de rajouter : » Dès que les animaux quittent les ports européens, tout est hors de contrôle. »

Je trouve, en effet, le mot « lacune » extrêmement bien choisi pour expliquer la souffrance d’un être vivant !

Même si de très nombreux pays ont entrepris de légiférer en faveur de la condition animale et de durcir leur arsenal pour lutter contre la maltraitance, il demeure des secteurs dans lesquels l’opacité est toujours de mise.

Cette dernière tragédie en mer a replacé un coup de projecteur sur une activité où règne encore le flou législatif. Les règlements sont peu nombreux, peu actualisés et de toutes façons, peu respectés.

En France par exemple, deux textes sont en vigueur pour encadrer la protection des animaux durant le transport :

  • Le règlement (CE) n°1/2005 du Conseil du 22 décembre 2004 relatif à la protection des animaux pendant le transport et les opérations annexes
  • Le Code Rural et de la Pêche Maritime (CRPM), Article L.214-12 (Partie législative) et R.214-49 à 62 (Partie réglementaire).

Rappelons, à toutes fins utiles, que ces règlements, censés protéger les animaux d’élevage, reconnaissent leur sensibilité, à savoir leur capacité à ressentir le plaisir, la souffrance, des émotions.

L’article L124 du code rural (codification d'une loi de 1976), quant à lui, mentionne leur caractère d’êtres sensibles. Et le Code Civil de préciser, en 2015, que les animaux sont des êtres doués de sensibilité mais restent soumis au régime des biens ! Je laisse au lecteur le soin d’attribuer l’adjectif qu’il lui plaira pour qualifier ces dispositions et ceux qui les ont adoptées.

Mieux encore. Une récente règlementation prévoie qu’»avant le départ, le conducteur évalue l'aptitude des animaux au transport, il vérifie qu'ils sont correctement identifiés et en bonne santé. Les animaux blessés ou faibles ne sont pas considérés comme aptes ». Aptes à mourir s’entend.

Pourtant, devant cet étalage d'indifférence, d’horreur et d’inhumanité, il est des avancées dont il ne faut pas manquer de se réjouir. Citons-en quelques unes dans le monde :

  • La PACT Act (Preventing Animal Cruelty and Torture Act) adopté par Donald Trump le 25 novembre 2019.
  • La Lucy’s Law du gouvernement Johnson en Grand Bretagne en 2020
  • La première Direction de la Protection Animale  en Espagne en 2020
  • La Loi contre la Maltraitance Animale en France et l’annonce faite le 29 janvier 2020 par le Ministre de l’Agriculture et de l'Alimentation de nouvelles mesures pour la protection et l'amélioration du bien-être animal.

Il y en a d’autres bien sur, et c’est formidable. Mais elles ne doivent pas masquer les horreurs qui sont toujours en cours. Elles n’ont pas de limites ni de frontières. De l’autre coté de la terre, l’association Animals Australia a diffusé, il y a quelques mois, un reportage aux images parfaitement insoutenables grâce auquel un navire a été immobilisé sur un port australien en partance pour le Moyen Orient. Ce qui suit est à frémir. Le bateau transportait 50 000 moutons vivants. Les animaux sont entassés dans les différents niveaux. Ils sont forcés à rester debout pendant des semaines, dans l’atmosphère suffocante de leurs enclos mal ventilés et trop chauds, et lorsqu’ils n’ont plus la force de survivre dans ces conditions, ils agonisent dans leurs excréments. L’ammoniaque de leurs fèces rend l’air irrespirable, brûle les voies respiratoires et les yeux, et les animaux paniqués, surchauffent rapidement et souffrent au milieu des cadavres de leurs compagnons. Faisal Ullah, diplômé de l’académie de marine du Pakistan et auteur des vidéos, raconte : « Ils mouraient sous nos yeux. […] Un par un, les uns après les autres, c’était comme mettre des animaux vivants au four ». Il poursuit son terrible récit en décrivant le sort des agneaux : « des femelles gravides, théoriquement interdites pour l’exportation, qui mettaient bas des agneaux qui mouraient et étaient jetés par-dessus bord. »

Combien de naufrages et de reportages supplémentaires faudra-t-il pour mettre un terme à cette barbarie ? Combien de « lacunes législatives » tous ses animaux devront -ils encore endurer avant de pouvoir espérer vivre leurs derniers jours dignement ? C’est nous rabaisser au plus bas que de les traiter ainsi. La condition animale ne s’arrête pas aux boutiques ou les animaleries devant lesquelles nous sommes tant attendris par les jolies bouilles des chiots et des chats. Elle se trouve également dans les cales des bateaux, sur les océans très loin de chez nous. Certes, ovins et bovins en tous genres seront tués et finiront dans nos assiettes. Mais est ce indispensable de rajouter la cruauté au meurtre ? La mise à mort n’est-elle déjà pas en soi suffisamment terrifiante sans qu’il ne soit besoin de l’assortir d’ignominie ?

 

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