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Agromine ou la culture de plantes aux supers pouvoirs.

L'agromine. | Publié le 19/05/2021 16:07

Quel point commun voyez vous entre ces différentes plantes : Alyssum murale, Leptoplax emarginata, Bornmuellera tymphaea ?

Elles sont ce que l’on appelle des plantes « hyperaccumulatrices ».

Qu’ont-elles de si intéressant penserez-vous alors ?

Bien cultivées et plantées, elles deviennent une arme écologique redoutable aux applications environnementales étendues et aux retombées industrielles non négligeables.

Pour se développer efficacement, ces plantes ont besoin d’azote, de phosphore et de potassium. Mais ce n’est pas tout. Ce qui les rend dignes d’intérêt, c’est qu’elles sont capables d’assimiler également des produits habituellement toxiques pour les autres plantes. En effet, les plantes hyperaccumulatrices ont la faculté de stocker certains minerais comme le zinc, le cadmium, cobalt, manganèse, nickel, terres rares entre autres. Le principe est simple : elles puisent avec leurs racines les métaux présents dans les sols et les stockent dans leurs parties aériennes (feuilles, tiges, fleurs, fruits).

Partant de constat, une équipe de chercheurs basée en Lorraine, et pionnière en la matière, a entrepris de présenter un projet d’étude dans l’agromine ; à savoir, littéralement, la culture du minerai.

A l’heure où toutes les industries font des efforts considérables pour mettre en place l’économie circulaire, la nature, de son coté, a lentement trouvé le moyen d’y parvenir. Les plantes hyperaccumulatrices sont le résultat d’une adaptation génétique à des environnements fortement minéralisés.

Dés lors, en quoi ces plantes peuvent être utiles ?

Pour une raison simple. Elles permettent de valoriser les métaux. On ne parle plus de dépollution des sols par les plantes mais plutôt de phytoextraction des métaux. En d’autres termes et aussi curieux que cela puisse paraitre, il s’agit de produire du métal avec des plantes !

L’idée est de cultiver et d’exploiter ces végétaux dans les régions ultramafiques du monde (sols très riches en minerais). Les plantes seront récoltées puis brulées. Elles produiront de l’énergie et des cendres. L’energie ainsi produite pourra servir à chauffer des bâtiments ou à produire de l’électricité. Dans les cendres, les extraits de minerais soigneusement stockés par la plante seront récupérés pour être ensuite recyclés dans l’industrie.

Partout dans le monde, nous trouvons des sols naturellement riches en minerais. Mais bien souvent, les quantités contenues ne sont pas suffisantes pour intéresser les industries minières. L’agromine peut donc se présenter comme une alternative douce, efficace et écoresponsable à l’extraction de métaux dont la demande croît fortement dans le monde. Pour exemple, reprenons notre plante du début : l’Alyssum murale. Elle est capable d’accumuler 100 kg de nickel par hectare avec une conduite agronomique classique et des quantités de fertilisants compatibles avec les pratiques locales.

L’agromine permet également de revégétaliser des sols pauvres, peu fertiles et difficilement exploitables par les agriculteurs en raison de leurs teneurs élevés en métaux. C’est ce que montre une initiative intéressante menée en Albanie par des scientifiques locaux et français et qui démontre parfaitement le potentiel d’une telle méthode. Aida Mani, scientifique albanaise qui étudie les procédés de dépollution des sols aux moyens des plantes hyperaccumulatrices, travaille à redorer l’image de l’Alysson des murs, considérée comme nuisible pendant très longtemps par les paysans locaux. La scientifique explique que : "l’Alyssum murale est une plante hyperaccumulatrice. Ses racines puisent le nickel contenu dans le sol et elle peut stocker jusqu’à 2 % de ce métal dans ses tissus. Elle peut extraire les métaux de deux types de sols : des sols naturellement riches en métaux lourds, et des sols qui ont été contaminés par l’activité industrielle et minière. " Et les résultats sont trés prometteurs.Aida Mani ne cache pas sa joie lorsqu’elle déclare que :  « Deux cent kilos par hectare en 2015, nous sommes arrivés à en récolter deux cents l’an dernier. Nous avons doublé les rendements en jouant avec la distance, la densité des plantes, la fertilisation minérale et organique, le temps et la manière de récolter, mais aussi en l’associant avec d’autres plantes comme les légumineuses. » 

Aux vues de ces résultats encourageants, les perspectives d’exploitations de ses plantes dans le monde sont immenses. Rien qu’en Albanie, par exemple, 11% des sols sont ultramafiques. Et le monde compte une très grande quantité de sols hautement chargés en métaux. Dés lors, agromine pourrait devenir rapidement synonyme de nouveaux débouchés et de nouvelles sources de revenus pour des agriculteurs précaires dans le monde entier. Aida Bani en est convaincue : « Les opportunités qu’offre la phytoextraction intéressent beaucoup les paysans du coin. En cultivant ces plantes hyperaccumulatrices, ils peuvent gagner bien plus d’argent qu’avec les plantes fourragères : deux, trois, voire même quatre fois plus. » Avis partagé par un agriculteur qui participe au programme : « En retirant le nickel qui nuit à nos cultures, cette plante permet à nos terrains d’être plus productifs. Avec cette plante, tout le monde est gagnant : la professeure avec son expérimentation, et nous, les fermiers. » 

Au final, la nature nous montre un nouvel exemple de sa capacité d’adaptation. Sachons l’accompagner, l’aider et en tirer le meilleur profit écologique.

Publié le 19/05/2021 16:07

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