COP 26 : HSI dénonce l'absence d'objectifs en matière d'agriculture animale.

Alors que la COP26 se prépare à dévoiler les engagements finaux axés sur la réduction des émissions provenant de l’énergie, des transports et d’autres secteurs, les militants de Humane Society International, l’une des plus grandes ONG mondiales de protection des animaux au monde, affirment que l’omission totale d’objectifs visant à réduire l’élevage, la production et la consommation de viande et de produits laitiers, représente un échec aussi absurde qu’étonnant étant donné que le secteur est le deuxième plus grand émetteur mondial de gaz à effet de serre d’origine humaine.  

Stefanie McNerney, responsable des solutions végétales chez Humane Society International, a déclaré: « Bien qu’il y ait eu de nombreuses conversations lors d’événements parallèles à la COP26 et de conférences de presse sur l’urgence d’une réforme du système alimentaire mondial pour réduire la production et la consommation de viande et de produits laitiers, Il a été consternant de constater que cette stratégie vitale d’atténuation du changement climatique était absente des négociations des dirigeants de la COP26. Les engagements actuels sur le méthane, le charbon, les forêts et les transports semblent toujours prêts à nous écarter de l’objectif de limiter la hausse de la température mondiale, il est donc ridicule d’ignorer l’occasion de limiter l’un des plus grands émetteurs de gaz à effet de serre au monde, l’agriculture animale. Nous avons besoin de politiques et d’objectifs qui orientent l’agriculture vers une production alimentaire à base de plantes, et le manque évident d’ambition pour le faire est profondément troublant.  Nous avons atteint un stade de la crise climatique où les solutions dites techniques telles que les additifs pour l’alimentation du bétail sont loin d’être suffisantes pour lutter contre les émissions de ce secteur. L’horloge climatique tourne et il est plus que temps dépasser le stade de la mascarade écologique avec des mesures à faible impact offertes par « Big Ag » (Big Agriculture) qui ne font que perpétuer la croissance d’une industrie non durable. La science est claire que ce n’est pas une option. Les gouvernements suivront-ils la science et planifieront-ils une transition juste vers un système alimentaire plus résilient au climat et centré sur les plantes, ou attendrons-nous que les vaches rentrent à la maison pour qu’ils cessent d’ignorer la vache qui est dans la pièce ? » 

Points clés

• Bien que les dirigeants mondiaux à la COP26 aient reconnu que la production alimentaire contribue non seulement au changement climatique, mais détient également l’une des clés pour l’atténuer, les dialogues autour de ce secteur ont manqué d’ambition, la plupart des conversations officielles se concentrant sur des stratégies à faible impact telles que la modification des aliments pour le bétail, la lutte contre l’oxyde nitreux dans les engrais et le « réensauvagement », tout en omettant complètement la discussion sur les actions à fort impact telles que la réduction du bétail et le changement de régime alimentaire.
• HSI se félicite des engagements pris en matière de réduction du méthane et de fin à la déforestation. Cependant, l’agriculture animale est l’un des plus grands contributeurs aux émissions de méthane et à la déforestation, et ces problèmes ne peuvent être résolus sans réduire le nombre mondial de têtes de bétail et passer à une production et une consommation alimentaires plus centrées sur les plantes.
• Détourner la discussion vers des tactiques d’atténuation à courte vue tout en ignorant délibérément et même en écartant le sujet de la réduction du bétail et du changement de régime alimentaire n’est rien de moins que du greenwashing par l’industrie de l’élevage. Les gouvernements qui sont sérieux au sujet du changement climatique doivent s’attaquer aux émissions provenant de l’agriculture animale, ce qui signifie réduire le nombre d’animaux élevés pour la consommation et transformer notre système alimentaire en un système plus durable, résilient et centré sur les plantes, qui est juste pour tous.
• Pour ce qui est de passer à côté de l’essentiel, dans le projet de décision de l’AMC du président de la COP26, les mots « agriculture animale » et « agriculture », sans parler de « réduction du bétail », ne figurent même pas une seule fois.
• L’autre vache dans la pièce était la vache servie sur les assiettes COP. La fourniture de viande au menu d’une conférence sur le climat a été décevante. L’étiquetage de l’équivalent CO² sur tous les aliments servis lors de la conférence a clairement démontré la très grande empreinte carbone des plats de bœuf par rapport aux options à base de plantes. La juxtaposition d’émissions entre un hamburger de bœuf pesant 3,3 kg de CO² emissions par rapport à un hamburger à base de plantes à seulement 0,2 kg de CO² emissions a littéralement servi une stratégie d’atténuation évidente dans une assiette – une omission flagrante des négociations de la COP26.

La campagne #TheCowInTheRoom de HSI a appelé la COP26 à reconnaître et à agir sur les impacts néfastes pour le climat de l’agriculture animale intensive. La campagne bénéficie du soutien de grandes entreprises alimentaires à base de plantes et d’investisseurs, notamment Beyond Investing, Mosa Meat, Eat Just, Wicked Kitchen et Linda McCartney Foods, ainsi que de célébrités telles que Moby, Billie Eilish, Joaquin Phoenix, Alan Cumming, Alicia Silverstone, Mary McCartney, Leona Lewis, Martin Freeman, Lily Cole et Stephen Fry. Plus tôt cette semaine, les militants ont remis une pétition de plus de 70 000 signatures aux partenaires de la campagne ProVeg International et Four Paws.