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Achats pendant les fêtes. | Publié le 14/12/2021 09:27

Alors que les phénomènes météorologiques extrêmes dans le monde sont liés, en majeure partie, aux changements climatiques d’origine humaine,il y a une histoire qui continue d’être laissée de côté : le lien entre ces changements climatiques et les produits que nous achetons.

Des recherches récentes montrent que tout au long du cycle de vie d’un produit – de l’extraction des matières premières à la fabrication, à la distribution, à l’utilisation et à l’élimination – les émissions totales de carbone incorporé représentent 6,3 fois le poids du produit. Fait intéressant, c’est la chaîne d’approvisionnement du produit, ou ce que nous ne voyons pas lié à la fabrication et à la distribution des produits, qui est particulièrement emettrice en carbone.

Dans le contexte de l’histoire humaine, les changements dans notre relation avec le monde matériel se sont produits en un clin d’œil. Nos ancêtres vivaient en lien direct avec la terre qui les soutenait physiquement et spirituellement.

Ce n’est que dans l’histoire humaine très récente que tant d’entre nous vivent leurs vies à une si grande distance de ces fondamentaux. Aujourd’hui, le consumérisme à tout va contribue à un changement climatique qui nous affecte tous.

Acheter toujours plus

Depuis que la révolution industrielle a introduit la production de masse, les entreprises ont très bien travaillé. Elles ont consacré énormément de temps et d’argent à éduquer les foules sur la valeur des quantités en constante progression de choses à vendre. Elles nous ont appris ce qu’il fallait convoiter. Elles nous ont convaincus que ce que nous possédons, dit énormément sur ce que nous sommes, sur notre statut social, notre place dans ce monde et donc, pourquoi il nous faut acheter encore et encore. Comme l’écrivait victor Lebow, consultant en marketing, dans le Journal of Retailing en 1955, «Nous avons besoin de choses consommées, brûlées, usées, remplacées et jetées à un rythme toujours croissant».

Les appels à consommer plus de choses – vêtements, appareils électroniques, appareils électroménagers, jouets, voitures, etc. – ne se trouvaient auparavant que dans les publicités. Dans les années 1990, l’Américain moyen recevait 3 000 messages publicitaires par jour.

Aujourd’hui, les appels à consommer sont impossibles à dénombrer. Ils sont partout, s’immiscent dans tous les compartiments de nos vies remplies d’écran. Nous en sommes constamment bombardés de façon plus ou moins insidieuse ; arrivant par SMS, pop-ups personnalisés et publications sur les réseaux sociaux appuyées par une foultitude d’influenceurs patentés qui célèbrent les vertus de la consommation.

Les vidéos Haul des influenceurs des médias sociaux ont gagné en popularité entre 2008 et 2016. Dans ceux-ci, la personne montre des vêtements, des articles ménagers, des bijoux et du maquillage, parfois d’un magasin en particulier.

Nos affaires et le changement climatique

Au cours des dernières décennies, ceux qui vivent dans les régions plus riches du monde ont ajouté avec enthousiasme plus de choses à leur vie et les ont jetées tout aussi vite. Par exemple, aux États-Unis, la consommation moyenne de produits a doublé au cours des 50 dernières années et, en 2019, les Nord-Américains ont éliminé près de 21 kilogrammes de déchets électroniques par personne.

Les conséquences de notre soif de consommer se retrouvent dans les écosystèmes de la planète. La consommation dans les pays « développés » a conduit à l’exploitation massive des forêts de la Terre, ne laissant que trois pour cent des écosystèmes du monde intacts. La production, l’utilisation et l’élimination généralisées des plastiques ont conduit à retrouver environ huit millions de tonnes de déchets plastiques dans les océans du monde chaque année.

Ces résultats ont toujours été vécus comme ce qu’appelle le biologiste et militant écologiste américain Garrett Hardin. : « The Tragedy of the commons », en français « La tragédie des communs » Depuis sa publication en décembre 1968 dans la revue Science, ce texte a eu une grande influence dans la pensée environnementale, mais aussi en économie, en sciences politiques et dans des domaines plus appliqués comme l’agronomie et la gestion des ressources naturelles.

Le raisonnement de « La tragédie des communs » se présente sous la forme d’une expérience de pensée. Hardin part de l’exemple d’un pâturage exploité en commun par plusieurs éleveurs. Chacun y fait pâturer ses bêtes. Lorsque l’un des éleveurs ajoute un animal dans cette prairie, il en tire un revenu supplémentaire (+ 1), lié à la vente de cet animal. Or l’herbe servant à engraisser cette bête n’est plus disponible pour les autres animaux. Chaque bête maigrit un peu, ce qui entraîne, pour chaque éleveur, un manque à gagner qui correspond à la fraction – 1/N (N étant le nombre total de bêtes sur le pâturage).

Le bilan pour l’éleveur qui avait introduit une bête supplémentaire est donc un gain de + 1 et une perte de – 1/N. Comme cette dernière fraction est toujours inférieure à 1 (puisque c’est 1 divisé par le nombre total de bêtes), le bénéfice pour cet éleveur excède toujours la perte. Cela signifie que chaque éleveur a toujours intérêt à rajouter un animal sur le pâturage mutualisé. Toutefois, d’ajout en ajout, le pâturage devient surexploité et finit par être détruit. Conscients de cette issue malheureuse, les éleveurs sont pris dans une logique inexorable d’accroître leur profit, ce qui les conduit à la catastrophe, à la « tragédie ».

Ce raisonnement de la « tragédie des communs » permet à Hardin de conclure qu’il y a incompatibilité entre propriété commune et durabilité.

Le parallèle entre changement climatique et surconsommation est assez évident. Les conséquences ne sont pas pour « les autres » mais pour tout le monde. Le changement climatique est venu brouiller les cartes. Il a changé la donne. Il prend des vies, des moyens de subsistance. Il détruit des maisons et des villes entières. Il engendre des chaleurs extrêmes, la sécheresse, le vent, le feu, les inondations.

Les cycles de vie sont importants

La consommation commence par la collecte des « ressources » – minéraux, métaux, pétrole, eau et bois – et se poursuit par leur assemblage en produits, leur distribution, leur utilisation et souvent leur élimination rapide. Chaque étape du cycle de vie d’un produit a des conséquences environnementales et une empreinte carbone significatives.

Par exemple, les arbres sont le magasin de carbone de la Terre. Pour autant, le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) rapporte que 10 millions d’hectares de forêts sont perdus chaque année. Les meubles et les débris en bois collectés dans les déchetteries municipales s’élevaient à près de neuf millions de tonnes en 2018, selon l’Agence américaine de protection de l’environnement, soit près de cinq fois plus que ce qui avait été mis en décharge en 1960. Pourtant, les forêts anciennes continuent d’être abattues et les consommateurs ne savent pas que nombre de meubles en bois qu’ils achètent ont été fabriqués aussi avec des arbres centenaires.

Bien que produire ou acheter différemment puisse réduire notre empreinte carbone, en fin de compte, les plus riches de la planète devront produire et consommer moins.

Une récente étude a révélé que la demande américaine de meubles en provenance de Chine contribuait à la perte de forêts en Afrique centrale. Le Gabon a fourni le plus de bois à la Chine jusqu’à ce qu’une loi de 2010 réduise l’exportation de grumes non transformées. (Shutterstock)

Nécessité d’un changement à grande et à petite échelle

Faire un effort pour acheter moins pendant les vacances pourrait avoir un impact significatif. Les Américains, par exemple, produisent 25% de déchets en plus entre Thanksgiving et le jour de l’An. Durant cette période, ils jettent la moitié de leurs déchets de papier générés sur une année : emballages et décorations de Noel - totalisant environ huit milliards de tonnes. De même, les Canadiens enverront plus de 2,6 milliards de cartes et emballeront des cadeaux à l’aide de 540 000 tonnes de papier d’emballage pendant les Fêtes. Pour chaque kilogramme de papier, 3,5 kilogrammes de dioxyde de carbone sont produits.

En réalité, l’équation consommation / changement climatique pourrait, en grande partie,  se résoudre si les pays les plus riches reconnaissaient que leur consommation excessive de tous les produits conduit aux bouleversements climatiques qui nous menacent aujourd’hui. Le PNUE souligne que les 10 % les plus riches de la planète contribuent à près de 50 % des émissions mondiales de dioxyde de carbone, tandis que les 50 % les plus pauvres de la planète ne contribuent qu’à 12 % des émissions mondiales.

Nous devons remettre tout ce qui encouragent une consommation rapide et « bon marché » et exiger au contraire de tous les acteurs responsables que soit expliqué avec précision et partagé les liens entre notre consommation abondante et les effets dévastateurs du changement climatique. Nous devons élire des dirigeants qui feront le difficile et périlleux travail de transition d’une économie de croissance sans fin basée sur la consommation excessive de produits monétairement bon marché mais chers pour la planète. Nous devons exiger des informations vitales sur les produits, telles que l’empreinte carbone du cycle de vie. Et nous devons tous nous engager à résister aux appels constants à consommer vite et pas cher. Acheter fait plaisir et quelque fois rassure. Acheter pour offrir crée du lien social dont nous avons tous besoin. Mais les temps ont changé et il faut en avoir conscience.

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