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Voiture électrique ou voiture thermique ?

Voiture électrique. | Publié le 04/03/2021 11:54

C’est décidé, je change ma voiture. J’abandonne mon diesel polluant et mon essence toujours plus chère et je passe à l’électrique. Non seulement, le plein de me coutera presque plus rien, j’arrêterai de culpabiliser à chaque passage à la pompe, mais en plus, je fais un geste pour la planète puisque je ne polluerai plus. C’est tout bon.

Il y a fort à parier que bon nombre d’entre nous ont du commencer par ce genre de réflexion avant de sauter le pas vers l’électromobilité ou de l’envisager. A grand renfort de primes et d’incitations fiscales, il est difficile de résister. De plus, les performances des moteurs électriques sont bluffantes et offrent des sensations que l’on ne retrouve souvent qu’avec des véhicules à moteurs thermiques haut de gamme bien plus chers. 

Reconnaissons, toutefois, que la bonne conscience se retrouve un peu coincée entre des véhicules d’entrée de gamme qui, il faut bien l’avouer, ne font pas trop rêver et des véhicules haut de gamme hors de prix réservés aux « happy few ». Mais si on fait abstraction du coté purement esthétique de l’objet qui reste un jugement propre à chacun, l’essentiel est d’œuvrer pour la planète et d’apporter sa petite contribution.

Donc, avant d’être regardé comme un fumeur au milieu d’une salle de restaurant, je vais chez le concessionnaire et je deviens écolo ! C’est forcément la bonne tendance à suivre puisque tout le monde le dit. Le gouvernement incite, Bercy exonère, le constructeur fabrique, le concessionnaire explique, la nature remercie.

Mais est-ce que parce que tout le monde le dit que tout le monde à raison ? Comme bien souvent la réalité semble plus complexe. Les véhicules électriques ne sont ,en réalité, pas plus écologiques que les voitures thermiques. En tout cas de nos jours. Dans un avenir plus ou moins proche, elles le deviendront certainement. Mais à l’heure actuelle, les défauts sont trop nombreux. En regard de l’ancienneté de l’industrie du véhicule thermique, celle de l’électrique en est encore à ses balbutiements. Voila pourquoi il est impossible d’affirmer que la voiture électrique est écologique et qu’elle ne pollue pas. Si l’on met bout à bout toutes les étapes de la fabrication d’un véhicule électrique, le bilan  écologique n’est pas si reluisant. Additionnons les impacts environnementaux et les émissions de gaz à effet de serre, et on se retrouve loin du compte. Certes, les constructeurs et les concessionnaires ont trouvé de juteux relais de croissance dans une industrie automobile en peine, les gouvernements saisissent l’opportunité de requalifications dans de nouveaux métiers mais la nature ne remerciera pas.

Les études en tous genres menées depuis des années ne manquent pas dans le domaine. Toutes s’accordent néanmoins à dire qu’un des soucis majeurs de la voiture électrique reste sa batterie.

Une batterie, il faut d’abord la fabriquer. Elle se compose de matières valorisables, mais aussi dangereuses et polluantes. On y trouve aussi bien des métaux toxiques que rares et précieux  avec également du plastique et aussi des acides. Difficile de s’imaginer, dés lors, que la fabrication d’une batterie de voiture électrique n’a pas d’impact sur l’environnement et qu’elle n’occasionne pas d’émission de CO². A cela s’ajoute la dimension géographique, pour ne pas dire géostratégique. En effet, certains matériaux entrant dans la composition d’une batterie, comme les terres rares, ne se trouvent que dans certains pays, essentiellement la Chine. Donc, en attendant, l »Airbus des batteries » qui verra l’Europe fabriquer ses propres batteries, la grande majorité d’entre elles est encore fabriquée en Asie dans des usines qui tirent leur électricité du charbon ! Voila, un autre aspect qui vient un peu plus ternir l’image écologique de la voiture électrique.

Une batterie, il faut la remplacer. Un SUV électrique n’a pas la même batterie qu’une Zoe et elles ont toutes une durée de vie variable. Saviez vous qu’une batterie se détériore si le véhicule roule peu ou si l’on enchaine les charges rapides ? Et il est préférable de rester prudent quant aux données fournies par les constructeurs sur leurs cycles de vie. Par conséquent, il faut rester vigilant pour ne pas avoir à changer sa batterie trop tôt.

Une batterie, il faut la recycler. On estime à 700 000 tonnes le nombre de batteries qu’il faudra recycler en 2035 contre 15 000 de nos jours. Une usine française spécialisée dans le recyclage des batteries explique comment cela se passe : « « L'exigence française est de recycler 50 % d'une batterie lithium ion, détaille le cadre. Nous recyclons plus de 70 %.  Quant aux batteries rechargeables Nickel-Metal Hydrure, là aussi la norme est de 50 %, mais c'est plus de 75 % de la batterie qui sont récupérées. » Qu’advient il des 20 % à 30 % restants ? « Ils sont détruits, brûlés et à la fin il reste 2 % qui sont enfouis, précise un responsable. L’impact sur l’environnement est réel mais «nous travaillons pour le limiter au maximum. »

On peut lire que l’usine est : « placée dans un environnement dépressionnaire pour éviter que des particules s'échappent, des employés munis de masques démontent les batteries, trient les différentes parties, les détruisent dans des fours ou les font fondre pour récupérer les métaux : nickel, aluminium, cuivre, cobalt, lithium ainsi que les fameuses terres rares (La, Ce, Nd, Pr). Envoyés sur un autre site, ces métaux sont raffinés afin de les purifier au maximum. »

Au final, il en ressort que la production d’un véhicule électrique consomme deux fois d’énergie et génère deux fois plus de gaz à effet de serre que celle d’un véhicule thermique.  Même si une longue utilisation du véhicule avec beaucoup de kilomètres pourrait nuancer ce mauvais chiffre (à condition que la batterie soit fabriquée avec des moyens « propres »),  la voiture électrique n’est pas plus écologique qu’une voiture thermique. Et au grand dam des amateurs fortunés ou ceux prêts à se saigner pour acquérir un modèle haut de gamme,  la dimension écologique est encore plus éloignée ! Désolé, mais il serait préférable de rouler avec une petite voiture électrique si on a pour objectif d’être en adéquation avec ses aspirations éco-responsables.

Que dire de l’extraction et l’affinage des métaux et de la production électronique nécessaire à l’élaboration du véhicule ? Comment sont quantifiés les dommages environnementaux causés aux sols et aux cours d’eau ? Qui se soucie du bilan carbone probablement désastreux des matériaux contenus ? Tout ca est aussi opaque qu’éloigné.

En réalité, il convient d’aborder le sujet sous un angle différent. La pollution d’une voiture électrique est indirecte. Elle ne se quantifie plus par des mesures prises à la sortie du tuyau d’échappement ou des estimations de pollution dans les agglomérations. Elle s’évalue par tous ces process nouveaux de fabrication dans des pays ou les normes écologiques sont plus ou moins floues. Il est vrai que tout ca est bien loin de chez nous, mais à l’echelle planétaire, cette pollution reportée compte. Acheter un véhicule électrique, c’est acheter un véhicule tout court. Mais alors de deux maux lequel choisir ? Difficile à dire. L’achat d’un véhicule doit se considérer par rapport à son utilisation. Un usage approprié et utile peut compenser un peu l’impact de fabrication.

Toutefois, nous prendrons parti pour l’électrique. Ca n’est pas encore la panacée et les axes d’amélioration sont très nombreux pour faire du véhicule électrique l’alternative de mobilité éco-responsable tant espérée.

Mais parions qu’elle le deviendra dans un futur proche ; lorsque l’Europe produira ses propres batteries, lorsque l’énergie fossile ne sera plus utilisée pour leurs fabrications, lorsque ses sources de recharge seront renouvelables.  Le réseau et les infrastructures dédiés à l’électrique devront également s’étoffer pour être à la hauteur des exigences des utilisateurs. A ce moment-là, il sera temps de conjuguer au passé le véhicule thermique.

En attendant surement l’arrivée d’autres solutions comme, par exemple, l’hydrogène.

 

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