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Sécheresse en Afrique de l'Est : de la gestion de crise à la gestion des risques.

Sécheresse en Afrique de l'Est. | Publié le 12/10/2021 11:05

Régulièrement, on assite avec le même déchirement de cœur à la même tragédie : un cycle météorologique qui apporte une sécheresse et une famine terribles en Afrique de l’Est ; menaçant la vie et les moyens de subsistance de millions de personnes en Éthiopie, en Somalie et au Kenya.

Le cycle météorologique responsable de ces épisodes se nomme : "La Niña" ; un phénomène renforcé par le changement climatique. La Niña est entrainée par le refroidissement des températures océaniques dans la partie orientale du Pacifique, provoquant, entre autres, des périodes de sécheresse en Afrique de l’Est.

Le réchauffement induit par l’homme dans l’ouest de l’océan Pacifique aggrave les choses. Les émissions mondiales ont entrainé un réchauffement rapide de l’ouest du Pacifique, entraînant davantage de pluie autour de l’Indonésie et des déficits pluviométriques préoccupants mais prévisibles dans des régions situées plus à l’est comme le Kenya, la Somalie et l’Éthiopie, des parties du monde déjà sujettes à des conditions arides et en situation d’insécurité alimentaire.

Comme décrit dans le livre, Drought Flood Fire, l’Afrique de l’Est reçoit généralement deux saisons des pluies chaque année, d’octobre à décembre et de mars à mai. Maintenant, avec le changement climatique, nous assistons à des épisodes de stress hydrique plus erratiques, plus fréquents et extrêmement dangereux.

Avant 1999, une sécheresse, à savoir une saison des pluies médiocre ou ratée, pouvait se produire une fois tous les cinq ou six ans. Mais depuis 1999, de mauvaises pluies de mars à mai arrivent tous les deux ou trois ans.

De 2010 à 2011, des sécheresses consécutives ont contribué à pousser la Somalie dans la famine. Plus de 260 000 personnes sont mortes dont la moitié étaient des enfants. Puis, en 2016/2017 et 2020/2021, des sécheresses consécutives ont de nouveau frappé la région.

Heureusement, nous pouvons maintenant souvent prédire ces sécheresses à l’aide de modèles climatiques et d’observations de la Terre.

Par exemple, un groupe de scientifiques a tiré la sonnette d’alarme et prédit que la sécurité alimentaire dans la Corne de l’Afrique orientale allait probablement se détériorer en 2020, en raison de précipitations inférieures à la moyenne dans les mois à venir. Nous l’avons fait par l’intermédiaire du Réseau des systèmes d’alerte précoce (Famine Early Warning Systems Network) contre la famine, l’un des principaux fournisseurs d’alerte précoce et d’analyse sur l’insécurité alimentaire aiguë dans le monde.

Les sentiments sont, cependant, mitigés à ce sujet : on se félicite que les informations puissent aider à identifier les populations en situation d’insécurité alimentaire avant qu’une catastrophe ne survienne, mais on déplore, bien sûr, que de telles populations à risque existent.

Les scientifiques pensent, maintenant, qu’une sécheresse dévastatrice est susceptible de se reproduire en 2021/2022. Les prévisions de température à la surface de la mer semblent presque exactement les mêmes que l’année dernière, et nous prévoyons que les conditions exceptionnellement chaudes de l’océan Pacifique Ouest, combinées aux températures fraîches de La Niña dans l’est du Pacifique, sont susceptibles de produire une autre séquence de saisons arides.

Le Kenya a déjà déclaré une urgence de sécheresse. Avec d’autres chocs de sécheresse probables à l’horizon, il sera important que les gouvernements et les autres acteurs soient proactifs.

Sans une action précoce efficace, toute la collecte de données et la modélisation ont une valeur limitée, et les gens finissent par souffrir.

Possibilités de prédiction

Dans le cadre du Réseau des systèmes d’alerte précoce contre la famine, le Climate Hazards Center produit des cartes des estimations des précipitations qui aident à orienter des milliards de dollars d’aide humanitaire pour des dizaines de millions de personnes.

En général, les modèles climatiques peuvent prédire où se trouveront les eaux exceptionnellement chaudes. Et nous pouvons utiliser ces prévisions pour diagnostiquer les sécheresses, souvent avant qu’elles ne se produisent.

Par exemple, lorsque le Pacifique Est est plus chaud, cela amplifie l’intensité des sécheresses dans le nord de l’Éthiopie et en Afrique australe. Si cette chaleur supplémentaire se trouve dans l’ouest du Pacifique et l’est de l’océan Indien, elle contribue à des sécheresses séquentielles au Kenya, en Somalie et dans le sud de l’Éthiopie.

Comprendre comment le changement climatique influe sur des conditions océaniques exceptionnellement chaudes, aide les scientifiques à faire ces prévisions. Et cela signifie qu’il devient possible d’aider à anticiper l’insécurité alimentaire.

En 2016-2017, ils ont utilisé les températures observées à la surface de la mer pour aider à motiver une alerte conjointe qui a contribué à améliorer des réponses humanitaires; Lorsque les pluies de 2017 sont venues à manquer en Somalie, l’aide arrivait déjà pour des millions de personnes.

Maintenant, en 2021/2022, les scientifiques utilisent les analogues de La Nina et les prévisions à long terme concernant les conditions de l’océan Pacifique occidental pour faire des prévisions de sécheresse encore plus à l’avance ; anticipant que la saison des pluies de mars à mai 2022, qui prendra fin huit mois plus tard, sera probablement mauvaise.

Notre capacité à faire des prévisions climatiques précises et utiles s’améliore, mais il reste encore beaucoup à faire.

Ce qui doit changer

L’information qui est produite peut, et est, utilisée pour aider à motiver les activités de gestion des risques de sécheresse. Par exemple, en 2015 et 2018, des prévisions correctes issues de l’étude de El Niño ont confirmé, avec succès, qu’aucune eau ne tomberait à la saison des pluies en Afrique australe.

Mais il reste encore beaucoup à faire. La gestion des risques de sécheresse repose sur trois piliers; la surveillance et la prévision de la sécheresse, l’évaluation de la vulnérabilité et des risques et la préparation à la sécheresse, ainsi que l’atténuation et la réponse.

Il semble qu’à ce stade, le premier pilier a progressé plus que les piliers deux et trois.

D’autres interventions sont nécessaires pour atténuer les effets perturbateurs des sécheresses. Cela mènerait à rompre le lien entre les chocs climatiques et les cycles de pauvreté.

Voici quelques exemples de mesures précoces :

  • fournir de l’argent aux agriculteurs et aux éleveurs vulnérables,
  • distribuer des semences résistantes à la sécheresse,
  • mener des campagnes sanitaires pour améliorer la santé des animaux,
  • fournir des aliments supplémentaires pour le bétail,
  • fournir aux écoles de l’eau potable;
  • aider les familles avec des paiements en espèces afin qu’elles puissent se permettre de laisser leurs enfants à l’école.

Néanmoins, il y a eu des développements passionnants.

Les agences d’aide humanitaire, telles que le Bureau de la Coordination des Affaires humanitaires des Nations Unies (UNOCHA) et Croissant Rouge, commencent à tester des systèmes d'« action précoce » qui utilisent les prévisions de manière proactive. Par exemple, l'UNOCHA collabore avec le gouvernement éthiopien à la mise en œuvre d’un cadre d'« action anticipative ».

Une autre voie vers une meilleure résilience consiste à améliorer la prise de décision agricole. En 2020, le Climate Hazards Center a commencé à travailler avec Plant Village, le Département Météorologique du Kenya et ShambaShapeUp pour commencer à fournir des observations des précipitations, des prévisions et des avis agricoles à des centaines de milliers d’agriculteurs kenyans. Cela a été fait par SMS et à des millions de Kenyans via la télévision. En 2021, la portée de PlantVillage s’est élargie pour inclure les éleveurs.

Comme décrit dans Drought Flood Fire, le changement climatique amplifie les capacités d’El Niño et de La Niña à entrainer la sécheresse. Les cinq prochaines années apporteront très probablement un fort El Niño, contribuant à une autre sécheresse terrible dans le nord de l’Éthiopie et à une autre catastrophe de sécheresse au Zimbabwe, en Zambie, au Botswana, au Mozambique, à Madagascar et en Afrique du Sud. L’année prochaine semble susceptible d’apporter une autre séquence de sécheresses liées à La Niña en Afrique de l’Est.

Les institutions régionales – comme le Centre de prévision et d’applications climatiques de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), le Centre des services climatiques de la Communauté de développement de l’Afrique australe – et certaines agences météorologiques nationales font de grands progrès dans la surveillance et la prévision de la sécheresse. Il faut souhaiter que l’information qu’ils fournissent pourra être transformée en action appropriée.

Le moment est venu de commencer cette transformation. Les données historiques sur les précipitations peuvent être utilisées pour identifier les régions à risque, guidant ainsi la préparation à la sécheresse. Il faut passer de la gestion de crise à la gestion des risques.

Sources :

 Chris Funk - Director of the Climate Hazards Center, University of California Santa Barbara

- Livre : Drought Flood Fire.

 

 

Publié le 12/10/2021 11:05

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