L’Allemagne et la Nouvelle-Zelande se dirigent vers la fin du plastique à usage unique.
Après la France qui a retiré début juillet certains produits comme les pailles, couverts ou les bâtonnets, c’est au tour de l’Allemagne d’interdire la vente de plastique à usage unique. La décision a pris effet le 3 juillet 2021. Votée en septembre 2020, la loi interdit notamment les bâtonnets ouatés, les couverts, les assiettes, les pailles, les touillettes, les bâtons de ballons de baudruche, les gobelets ainsi que certains emballages en polystyrène. Le texte fait suite à une directive européenne adoptée en 2018, après plusieurs mois de négociations entre États membres de l’Union européenne, interdisant une douzaine de catégories de plastiques.
S’agissant des stocks de produits déja fabriqués, ils resteront en vente au dela de 2021 jusqu’à écoulement complet. Toutefois, la loi ne concerne pas l’ensemble des produits. Certains resteront autorisés comme les lingettes, cigarettes avec filtre en plastique, tampons hygiéniques entre autres et pour lesquels des solutions alternatives n'ont pas encore été trouvées. Mais ils devront désormais porter une étiquette informant des dommages que le plastique entraine sur l'environnement et encourageant à s’en débarrasser correctement. Avec cette nouvelle loi, les administrations allemandes devront privilégier les produits fabriqués à partir de matériaux recyclés lorsqu'elles seront dans les périodes d'appels d’offres de fournitures et ce, afin d’encourager l’économie circulaire.
A l’autre bout du monde, la Nouvelle Zélande a adopté une loi identique. Depuis la fin du mois de juin 2021, le gouvernement néo-zélandais a présenté un plan en trois axes pour se débarrasser d’une longue liste de ces objets du quotidien entre 2022 et 2025. Durant ces trois années, pailles, sacs, couverts, cotons-tiges, étiquettes de fruits, emballages d’aliments et de boissons faits de PVC et de polystyrène, devront être éliminés des surfaces de vente du pays. Le ministre de l’environnement en Nouvelle-Zélande, Mr David Parker, a fermement déclaré : «Nous encourageons les entreprises et le public à trouver des options réutilisables. Nous savons que des solutions alternatives sont facilement disponibles, y compris des objets en plastique ou en papier recyclables. Les statistiques montrent que les Néo-Zélandais jettent en moyenne 159 grammes de déchets de plastique par jour, ce qui fait du pays l’un des plus grands délinquants en matière de consommation de plastique. » Le gouvernement néo-zélandais s’intéresse aussi fortement aux tasses à café et aux lingettes pour bébés. Mais Mr Parker a déclaré que du travail devait être fait pour créer des alternatives et que le gouvernement annoncerait les prochaines étapes pour ces articles l’année prochaine. Le gouvernement a également annoncé la création d’un fonds permettant aux entreprises de rechercher des solutions alternatives aux plastiques jetables.
Ces mesures font suite à des interdictions similaires à l’étranger. L’interdiction des sacs en plastique est désormais monnaie courante dans le monde entier. Le Royaume-Uni a introduit, par exemple, une interdiction des pailles, shakers et cotons-tiges en plastique en 2020. L’UE a voté en faveur d’une interdiction similaire à celle introduite cette année.
On peut regretter, cependant, que dans certains pays, le Covid-19 a bloqué cet élan général d’abandon du plastique. Plusieurs États américains ont levé leurs interdictions de sacs en plastique et mis la nouvelle législation entre parenthèses lorsque la pandémie a atteint son apogée. Les groupes environnementaux ont, par exemple, signalé d’énormes quantités de déchets Covid " - y compris des gants en plastique,
Mais le mouvement est initié. Même s’il reste beaucoup de chemin à parcourir, on ne peut que se réjouir à l’annonce des décisions prises par ces gouvernements. D’autres pays viendront se rajouter à la liste et ainsi faire baisser toujours la production de plastique dans le monde. En signe d’encouragement, l’association européenne des producteurs de matières plastiques, PlasticsEurope, rappelait récemment que : « avec 367 millions de tonnes de plastiques produites en 2020 [dans le monde], contre 368 en 2019, il s’agit de la troisième baisse mondiale depuis l’après-guerre, après celle intervenue en 1973 au moment du premier choc pétrolier, et celle de 2008, lors de la crise financière des subprimes ».
Un enthousiasme, il est vrai, quelque peu tempéré par le Fonds mondial pour la nature (WWF) selon lequel « la production mondiale de déchets plastiques pourrait augmenter de 41 % d’ici à 2030 et doubler la quantité présente dans les océans pour atteindre 300 millions de tonnes. »
Il ne faut donc pas relâcher la pression. Décisions gouvernementales, aides aux entreprises pour mettre au point des alternatives éco-responsables et informations au public sont vraisemblablement le tiercé gagnant.
Publié le 07/07/2021 10:18
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