Fuite de gaz dans un oléoduc au large du Golfe du Mexique.

A ce jour, on ne sait toujours pas avec exactitude les raisons de l’incident qui s’est déclaré à faible distance d’une plateforme gazière et pétrolière au large du golfe du Mexique.

« L’œil de feu », voila comment a été nommé l’impressionnant tourbillon de feu qui sort des eaux. Cette scène aussi spectaculaire qu’inquiétante est le résultat d’une fuite de gaz due à la rupture d’un oléoduc sous-marin, à moins d’un metre de profondeur. Arrivé à la surface, le gaz s’est enflammé. L’accident est survenu vers 5 heures du matin le vendredi 2 juillet dans la baie de Campeche, dans le golfe de Mexique, au large du Yucatan.

Source : Pinterest.

Ce pipeline est exploité par la compagnie nationale mexicaine Pemex qui a assuré qu’une enquête serait menée pour déterminer les causes de l’incendie. Une premiere hypothèse avance la possibilité qu’un orage soit à l’origine en touchant « Les turbomachines des installations de production actives ». Ku Maloob Zaap, plateforme du projet pétrolier phare de la compagnie, Ku Maloob Zaap est le plus gros producteur de pétrole brut de Pemex, représentant plus de 40 % de ses quelque 1,7 million de barils chaque jour.

Il aura fallu plus de cinq heures pour arriver à bout de l’incendie grâce à l’aide de plusieurs bateaux arrivés sur zone. Au moyen d’azote déversé sur les flammes, à 10.45 heure locale, le feu était circonscrit selon les responsables de Pemex. Ils se sont également montrés rassurants en déclarant qu’aucun dégât n’avait été occasionné à la plateforme de production située à quelques dizaines de mètres de là et qu’aucune victime n’était à déplorer. Par la voie d’Angel Carrizales, directeur de l'autorité mexicaine de réglementation de la sécurité pétrolière, on apprenait que l’incident n'avait "généré aucun déversement".

En réalité, tout ceci ne serait qu’un accident assez mineur si la société en question n’était pas la compagnie Pemex. En effet, il y a peu, une enquête du Guardian avait révélé que Pemex a été classée en 2019 comme l'une des 20 entreprises mondiales les plus polluantes en termes d'émission carbone. Et le centre d’étude Business & Human Rights l’a même désignée l'entreprise la plus polluante d'Amérique latine. On lui reproche de nombreux faits de pollutions et d’accidents ayant entrainé des victimes. A l’image de celui survenu à l’oléoduc de Tlahuelilpan au Mexique dont l’explosion en janvier 2019 avait tué 100 personnes. L'entreprise fut accusée à l’époque d'avoir mis longtemps à couper l'alimentation de l'oléoduc, alors qu'elle avait détecté la fuite depuis plusieurs heures.

Un accident qui, en tous cas, a fait vivement réagir la directrice du programme des océans du Center for Biological Diversity, Miyoko Sakashita. Selon elle, : "les images effrayantes du golfe du Mexique montrent au monde entier que le forage en mer est sale et dangereux". Et de rajouter : «Ces horribles accidents continueront de nuire à l'environnement dans le golfe si nous ne mettons pas fin au forage en mer une fois pour toutes. »