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Inverser le déclin des pollinisateurs grâce à des objectifs de surveillance contraignants.

Le déclin des pollinisateurs. | Publié le 19/05/2023 16:05

Le gouvernement grec a adopté un engagement juridiquement contraignant à mettre en place une surveillance nationale pour inverser le déclin des pollinisateurs. Le programme de surveillance des pollinisateurs de l’UE (EU PoMS), une initiative visant à harmoniser la surveillance des espèces de pollinisateurs dans l’ensemble de l’UE, est un soutien essentiel aux efforts de la Grèce. D’autres États membres de l’UE se sont également engagés à respecter ce système.

En mars 2023, le gouvernement grec est devenu le premier État membre à adopter un engagement juridiquement contraignant en matière de surveillance des pollinisateurs. La nouvelle loi engage le gouvernement à établir un plan d’action national pour « inverser le déclin des pollinisateurs d’ici 2030 et augmenter progressivement les populations de pollinisateurs jusqu’à ce que des niveaux satisfaisants soient atteints ». Le plan d’action doit inclure « des indicateurs appropriés pour la surveillance des populations de pollinisateurs. [...] À partir de 2030, les populations de pollinisateurs seront mesurées tous les trois ans ». Cet article fait partie d’une nouvelle loi1 se concentrer sur la protection et la restauration de la nature.

Une ambition conforme à la proposition de loi européenne sur la restauration de la nature

L’ambition de la Grèce reflète presque exactement le libellé de la proposition de loi européenne sur la restauration de la nature, annoncée par la Commission européenne en juin 2022, qui exige des États membres qu’ils « inversent le déclin des populations de pollinisateurs d’ici 2030 et atteignent par la suite une tendance à la hausse des populations de pollinisateurs, mesurée tous les trois ans après 2030, jusqu’à ce que des niveaux satisfaisants soient atteints ».

Un geste audacieux de la part de la Grèce, mais la réalisation de l’objectif dépendra de la mise en place d’une surveillance des pollinisateurs

Les dispositions de cette nouvelle loi sont un geste audacieux de la Grèce et un message fort vers l’augmentation du niveau d’ambition pour inverser le déclin des pollinisateurs et soutenir les objectifs ambitieux de la loi sur la restauration de la nature. Cependant, la mise en place d’une surveillance nationale des pollinisateurs en Grèce sera un défi.

Il n’existe actuellement aucun cadre solide de surveillance de la biodiversité en Grèce, car les enquêtes sont effectuées sans financement permanent et la surveillance se concentre principalement sur les espèces répertoriées dans la directive « Habitats » de l’UE. Cela ne fournit aucune information sur le déclin des pollinisateurs parce que la directive ne protège qu’un petit nombre d’espèces de papillons et de mites, mais pas d’abeilles, de syrphes ou d’autres espèces pollinisatrices.

Aucun financement spécifique n’est alloué à la mise en œuvre de la nouvelle loi, de sorte que le financement du déploiement du suivi national nécessitera de nouvelles sources de financement. À titre de référence, la proposition de 2021 relative aux options pour un régime européen de pollinisation (EU PoMS) a estimé les coûts individuels de la mise en place de sites de surveillance des pollinisateurs pour chaque pays. En Grèce, les coûts annuels pour la mise en place de 65 sites de surveillance ont été estimés à 290 036 euros et les coûts totaux sur 10 ans à 2 909 264 euros. Cette estimation devra être révisée à la lumière des derniers détails de la loi sur la restauration de la nature (les estimations ont été données avant la proposition).

En outre, le gouvernement est confronté à des défis plus larges dans la mise en œuvre de la politique de biodiversité. Une 
évaluation récente du dernier plan d’action soutenant la mise en œuvre de la stratégie grecque en faveur de la biodiversité (2014-2022) a montré qu’aucun des objectifs de la stratégie n’avait enregistré de progrès significatifs. En juillet 2019, la Cour de justice de l’Union européenne a été traduite contre la Grèce pour manquement à la protection adéquate des habitats naturels et des espèces incluses dans le réseau Natura 2000.

Le programme de surveillance des pollinisateurs de l’UE soutient les efforts de surveillance dans l’ensemble de l’UE

Le programme de surveillance des pollinisateurs de l’UE (EU PoMS) est une initiative visant à harmoniser la surveillance systématique des tendances et de l’état des espèces pollinisatrices dans l’ensemble de l’UE. La mise en place de ce mécanisme de surveillance a été une action clé de l’initiative de l’UE sur les pollinisateurs de 2018 dans le cadre de son engagement à améliorer les connaissances sur le déclin des pollinisateurs, ses causes et ses conséquences. La conception des PoM de l’UE consiste en un système de base ou « système minimum viable » qui couvre les taxons pollinisateurs essentiels (abeilles, syrphes et papillons) et des approches complémentaires incluant les papillons de nuit et les espèces rares et menacées.

L’initiative PoMS de l’UE a lancé une série de projets pilotes d’essai en 2022, dans le but d’être opérationnels dans presque tous les États membres en 2023. Le projet SPRING était une action préparatoire lancée par la Commission pour soutenir la mise en œuvre, les essais et le perfectionnement des projets pilotes de PoMS de l’UE.

L’Université de la mer Égée en Grèce, partenaire du projet SPRING, a testé la méthodologie PoMS de l’UE dans un petit nombre de sites dans une petite zone géographique. La Grèce a très peu d’experts taxonomiques. Le projet pilote a nécessité un soutien financier et technique substantiel, ce qui souligne l’ampleur du défi que représente la mise en place d’un système de surveillance complet dans tout le pays.

Les États membres partent de positions très différentes en termes de surveillance des pollinisateurs, en ce qui concerne la capacité taxonomique; la disponibilité de citoyens scientifiques; l’infrastructure existante de surveillance des pollinisateurs; connaissance des pollinisateurs nationaux; et les conditions bioclimatiques. Cela signifie que le déploiement d’un système de l’UE nécessitera un renforcement et une préparation substantiels des capacités, tant en termes de ressources taxonomiques et humaines, que d’infrastructures.

Des mesures ont été prises dans d’autres États membres. Le gouvernement irlandais s’est engagé à financer un programme pilote national de surveillance des pollinisateurs en juillet 2021. Le programme surveille les pollinisateurs sauvages (bourdons, abeilles solitaires, syrphes et papillons) sur un réseau de 50 sites comprenant des terres agricoles, semi-naturelles et publiques. La France a piloté la surveillance sur 25 sites d’essai en 2022, coordonnée au niveau national par l’Office Français de la Biodiveristé (OFB). Au Luxembourg, le réseau des parcs naturels met en place un réseau de piégeage. Le gouvernement croate et d’autres acteurs se sont engagés à mettre en place et à mettre en œuvre une surveillance rigoureuse des pollinisateurs en priorité.

Les PoM de l’UE visent à mettre en place des systèmes de surveillance des pollinisateurs dans tous les États membres d’ici 2026, puis à rassembler les données pour alimenter un indicateur européen des pollinisateurs d’ici 2030.

La surveillance des pollinisateurs est cruciale pour mieux comprendre les mécanismes à l’origine du déclin des pollinisateurs et pour mesurer notre succès à protéger les pollinisateurs et les valeurs qu’ils génèrent. Il est également essentiel de veiller à ce que les initiatives publiques et privées prennent des décisions éclairées et ciblées pour la conservation des pollinisateurs.

Références

1 Cette loi comprend 275 articles couvrant divers sujets. L’article sur les pollinisateurs (art. 176) fait partie du chapitre A de la section D (art. 173 à 179), consacré à la protection et à la restauration de la nature.

Ecrit par :    Laure-Lou Tremblay

Sources :  IEEP

 

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