De nouvelles données indiquent que le Royaume-Uni n’a peut-être pas assez de biodiversité pour empêcher une catastrophe écologique et est déjà l’un des pays les plus appauvris en nature au monde.
Le Royaume-Uni n’a en moyenne que 53% de sa biodiversité, bien en dessous de la moyenne mondiale de 75%, selon une analyse du Musée d’histoire naturelle publiée dimanche.
Les deux chiffres sont inférieurs à la moyenne de 90%, que les experts considèrent comme la « limite de sécurité » pour empêcher le monde de basculer dans une « récession écologique ».
Variété
Cela se traduirait par un avenir dans lequel les écosystèmes n’auraient pas assez de biodiversité pour bien fonctionner, ce qui entraînerait des mauvaises récoltes et des infestations qui pourraient mener à des pénuries de nourriture, d’énergie et de matériaux.
La biodiversité représente la variété de la vie végétale et animale sur Terre, et les scientifiques rapportent qu'elle diminue rapidement.
« Une grande partie du monde a perdu une grande partie de sa biodiversité naturelle », a déclaré le Dr Adriana De Palma du Muséum d’histoire naturelle.
« Ces systèmes ont perdu suffisamment de leur biodiversité pour que nous devions faire attention à ne pas compter sur eux pour fonctionner de la manière dont nous en avons besoin. »
Les chercheurs du musée ont développé l’indice d’intégrité de la biodiversité (BII), qui mesure le pourcentage de nature qui reste dans une zone.
Espèces
Les 53% de "BII" du Royaume-Uni le placent dans les 10% des pays du monde figurant en bas de tableau et derniers parmi le groupe des pays du G7.
La mauvaise place, qui ne date pas d'hier, du Royaume-Uni dans le classement est liée à la révolution industrielle, a déclaré le professeur Andy Purvis du département des sciences de la vie de l’histoire naturelle.
« Cela a mécanisé la destruction de la nature dans une certaine mesure, la convertissant en biens pour le profit », a-t-il déclaré.
Le Royaume-Uni a connu des niveaux de biodiversité relativement stables ces dernières années, bien qu’à un « niveau très bas », a déclaré le Dr De Palma.
Bien que le pays ait connu une certaine augmentation de la quantité de végétation naturelle de haute qualité qui aide à soutenir les espèces indigènes, ces gains ont été compensés par l’expansion des terres cultivées et des zones urbaines, ainsi que par la croissance démographique, a-t-elle expliqué lors d’un point de presse.
Cibles
Le Royaume-Uni peut résoudre le problème, mais « nous espérons, du point de vue de la biodiversité mondiale, que cela ne se fasse pas au détriment de la délocalisation des dommages causés à la biodiversité vers d’autres endroits », a déclaré le professeur Purvis, expert de renommée mondiale en matière de mesures de la biodiversité.
L’équipe du Musée d’histoire naturelle espère que son outil BII aidera les dirigeants mondiaux à se réunir pour la Conférence des Nations Unies sur la biodiversité, connue sous le nom de COP15. Conférence dont nous parlons dans ce journal dans un précedent article.
La conférence, organisée par la Chine, a eu lieu en ligne les 11 et 15 octobre, et un deuxième tour se tiendra dans la ville de Kunming au printemps prochain.
Les négociateurs sont chargés de convenir d’un nouvel ensemble d’objectifs pour la nature au cours des 10 prochaines années.
Aucun des derniers objectifs mondiaux de protection de la faune, qui ont été fixés à Aichi, au Japon, en 2010, n’a été atteint.
Déclin mondial
« C’est notre dernière meilleure chance pour un avenir durable », a déclaré le professeur Purvis à propos de la COP15.
Il a souligné la nécessité d’une action qui reconnaisse que les pays développés ont un niveau stable mais faible d’intégrité de la biodiversité, tandis que les pays en développement ont un niveau élevé qui diminue rapidement – un « nivellement mondial vers le haut ».
Il a déclaré: « La perte de biodiversité est tout aussi potentiellement catastrophique pour les populations que le changement climatique, mais les solutions sont liées.
« Arrêter d’autres dommages à la planète nécessite de grands changements, mais nous pouvons le faire si nous agissons maintenant, ensemble.
« Se débrouiller comme nous le faisons actuellement est loin d’être suffisant pour arrêter, et encore moins inverser le déclin mondial en cours de la biodiversité. »
Publié le 15/10/2021 19:54
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