Chaque pays considère sa collaboration sur les énergies renouvelables offshore comme une contribution essentielle à la réalisation de son objectif commun d’atteindre la neutralité climatique dans l’UE d’ici 2050.
Pour rappel, il y a quelques mois, des politiciens danois donnaient leur accord à un projet de construction d’une île géante fournissant suffisamment d’énergie à trois millions de ménages.
La première île énergétique du monde sera aussi grande que 18 terrains de football (120 000 m²), mais à terme, les autorités danoises espèrent qu’elle atteindra 3 fois cette taille.
Elle servira de plaque tournante pour 200 éoliennes offshore géantes.
Il s’agit du plus grand projet de construction de l’histoire danoise, d’un coût estimé à 210 milliards de couronnes (24 milliards de livres sterling; 28 milliards d’euros: 34 milliards de dollars).
Située à 80 km (50 miles) de la mer, l’île artificielle serait au moins à moitié détenue par l’État, et le reste par le secteur privé.
Elle ne fournira pas seulement de l’électricité aux Danois, mais aussi aux réseaux électriques d’autres pays voisins. Bien que les pays bénéficiaires n’aient pas encore été désignés, le professeur Jacob Ostergaard de l’Université technique du Danemark a déclaré à la BBC que le Royaume-Uni pourrait en profiter, ainsi que l’Allemagne ou les Pays-Bas. L’hydrogène vert serait également fourni pour être utilisé dans le transport maritime, l’aviation, l’industrie et le transport lourd.
En vertu de la loi danoise sur le climat, le pays s’est engagé à réduire de 70 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 et à devenir neutre en CO2 d’ici 2050. En décembre dernier, il a annoncé qu’il mettait fin à toute nouvelle exploration pétrolière et gazière en mer du Nord.
Aujourd’hui, le Danemark et la Belgique ont signé un protocole d’accord dans lequel les deux pays annoncent leur coopération en vue de promouvoir la production d’énergie propre et le transport transfrontalier d’énergie.
L’objectif de l’accord est d’étendre et de faire progresser la planification et le développement d’une connexion entre la Belgique et l’île énergétique de la région danoise de la mer du Nord. Ce projet unique en son genre constituera la pierre angulaire des ambitions climatiques belges et danoises en faveur d’une décarbonation complète des systèmes énergétiques, y compris l’électrification directe et indirecte via les énergies renouvelables. En outre, le projet contribuera à atteindre la neutralité climatique européenne en intégrant davantage d’énergie éolienne.
« La crise climatique est une crise mondiale qui nécessite des solutions transnationales. Avec ce partenariat, le Danemark et la Belgique ouvrent la voie à la transition verte européenne. La vision de l’île énergétique est de partager l’abondance d’électricité verte avec nos pays voisins, afin que nous nous dirigions ensemble vers un avenir net zéro, car les îlots énergétiques assurent une production rentable grâce à de vastes ressources éoliennes offshore, limitent la dépendance à l’importation d’énergie et améliorent la sécurité d’approvisionnement européenne », a déclaré le ministre danois du Climat, Dan Jørgensen.
« Le Danemark et la Belgique sont tous deux des leaders mondiaux de l’énergie éolienne offshore. Avec les îlots énergétiques et l’interconnexion hybride, nous sommes une fois de plus pionniers et transformons la mer du Nord en une grande centrale électrique durable. Grâce à l’interconnexion, le Triton Link - du nom du roi de la mer -, la Belgique et le Danemark auront un accès direct à une grande quantité d’énergie renouvelable nécessaire pour décarboner notre industrie à forte intensité énergétique et atteindre les objectifs climatiques européens. La connexion assure une meilleure intégration des énergies renouvelables dans le système électrique européen », a déclaré le ministre belge de l’Énergie, Tinne Van der Straeten.
Les deux pays coopèrent depuis des années sur le développement de l’éolien offshore en mer du Nord. Avec ce protocole d’accord, le Danemark et la Belgique conviennent de développer une analyse de haut niveau pour clarifier tous les aspects techniques et économiques de la connexion entre la Belgique et l’île énergétique. L’analyse comprendra une exploration d’un éventuel cofinancement de l’UE afin de concrétiser le rôle de l’île énergétique et de contribuer ainsi à l’ambition offshore de l’UE d’une capacité de 300 GW d’ici 2050, dont la moitié devrait être établie en mer du Nord.
Quels sont les faits :
- L’ "Energy Island" ou ile énergétique constituera un hub initialement conçu pour 3 GW d’éolien offshore.
- On s’attend à ce que la capacité éolienne offshore connectée à l’île energétique s’étende à 10 GW où il sera possible de connecter l’île à d’autres pays.
- L’île énergétique sert de plaque tournante pour la production d’électricité pour les parcs éoliens offshore environnants, en collectant et en distribuant l’électricité entre les pays connectés par un réseau électrique.
- Le présent protocole d’accord approfondit et élargit la coopération entre le Danemark et la Belgique telle qu’elle est établie dans le protocole d’accord de février 2021.
- Le Danemark a signé un protocole d’accord avec les Pays-Bas et une lettre d’intention avec l’Allemagne concernant l’île énergétique de la mer du Nord.
- Le partenariat avec l’Allemagne s’étend à la mer Baltique, où le Danemark a l’intention d’utiliser l’île de Bornholm comme une île énergétique indépendante avec au moins 2 GW de capacité éolienne offshore.
Publié le 24/11/2021 10:58
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