En fin de semaine dernière, le gouvernement équatorien, par la voie de son ministre de l’environement, faisait savoir que du pétrole s’échappait d’un oléoduc en pleine fôret amazonienne. En cause, une fuite dans un oléoduc de transport de pétrole brut dans la zone de Piedra Fina. Selon les autorités, la rupture de l’oléoduc serait la conséquences des fortes pluies qu’a connu la région entrainant glissements de terrain et chutes de rochers.
Depuis vendredi, ce sont donc prés de 6.300 barils de pétrole qui sont venus polluer une zone naturelle protégée à la biodiversité fragile. Pis encore, le pétrole a également contaminé la rivière Coca dont dépendent de nombreux villages dans cette région du nord-est de l’Equateur. «La zone touchée est située dans le parc national de Cayambe-Coca», a indiqué le ministère de l'Environnement de l'Équateur avant de rajouter que «La zone touchée est située dans le parc national de Cayambe-Coca», a indiqué le ministère de l'Environnement de l'Équateur. Ce parc de 4 000 km² est situé à une centaine de kilomètres au nord-est de la capitale Quito. Selon les informations des responsables du parc, le site regroupe «les sources de plusieurs rivières comme celles de Due, Chingual, Cofanes et Cebeno qui alimentent Aguarico et qui, avec la Coca, une rivière, se jettent dans le Napo, un grand fleuve ». Outre les étendues d’eau indispensables aux populations et à la végétation, la réserve compte une centaine d'espèces de mammifères (tapirs, cougars, ours, condors, etc.) ainsi que 400 espèces d'oiseaux.
Le gouvernement équatorien a, quant à lui, précisé que les mauvaises conditions climatiques ont endommagé «quatre tuyaux de l'infrastructure» servant à faire transiter quotidiennement 160.000 barils de brut par jour à partir de puits de pétrole situés en pleine jungle. L’extraction pétrolière est opérée par la société OCP (Oleoducto de Crudos Pesados) ;
Cette dernière a tenu à faire savoir que sur les 6 300 barils, 5 300 ont été collecté et réinjecté dans le système ; soit 83% du million de litres qui se sont déversés. "Nous avons dans la zone des machines et du personnel qui collectent les traces de pétrole brut identifiées dans la rivière", a ajouté le président de l'OCP, Jorge Vugdelija, cité dans un communiqué de l'entreprise, profitant de l’occasion pour «assumer la responsabilité de cet événement, causé par un cas de force majeure».
Rappelons toutefois que ce n’est pas la première fois que l’Amazonie équatorienne est souillée par les hydrocarbures. En effet, le pays est riche en pétrole , qui est d’ailleurs son principal produit d’exportation, et attire, de ce fait, les convoitises de nombreuses sociétés pétrolières. En mai 2020, dans cette même zone de Piedra Fina, 15.000 barils s'étaient déversés dans trois rivières au cours d'un incident similaire.
Entre 1960 et 1990, Texaco, une filiale de Chevron, avait exploité ces réserves pétrolières en forêt amazonienne et avait été accusée d'avoir détruit une partie de la forêt et déversé délibérément des millions de tonnes de déchets toxiques en pleine jungle ou dans les fleuves, sur plusieurs centaines de sites.
Publié le 02/02/2022 18:50
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