Cela fait plusieurs années maintenant qu’Apple met en place des mesures afin de diminuer l’empreinte carbone de ses activités. Notre article en date du 22 février 2021 consacré à la marque à la pomme passait en revue les divers engagements pris, les process mis au point dans la fabrication des produits, l’application de l’économie circulaire et l’implication des fournisseurs dans toutes les démarches éco-responsables.
Il y a quelques temps, l’entreprise avait annoncé avoir levé entre 2016 et 2019, quelques 4,7 milliards de dollars d’obligations vertes pour mener à bien des actions écologiques.
Depuis, 2,8 milliards de dollars ont été investis dans la réalisation de plusieurs projets liés aux énergies renouvelables comme un parc solaire de 72 hectares situé près de Reno, qui lui permet désormais d'alimenter son centre de données du Nevada en énergie verte. Une partie de cet argent a, également, permis a Apple de concrétiser un accord d'achat d'énergie avec une ferme éolienne située dans l'Illinois, lui permettant de couvrir l'intégralité de ses besoins en électricité dans la région de Chicago. Autre exemple d’investissement responsable : le développement d'un projet photovoltaïque en Virginie et la conception de turbines éoliennes géantes au Danemark afin de couvrir les besoins énergétiques de son data center de Viborg.
Apple poursuit, aujourd’hui, dans la même veine en annonçant le lancement d'un fonds de 200 millions de dollars pour lutter contre le réchauffement climatique.
Ce fonds devrait permettre à Apple d’atteindre l’objectif initial de neutralité carbone pour ses activités à horizon 2030.
Baptisé Restore Fund, ce fonds « vert » est mis en place pour favoriser un reboisement responsable. En effet, l’objectif écologique est de veiller à la création de ce que l’on appelle des « puits de carbone », armes redoutables contre le réchauffement climatique, dans le but d’absorber un million de tonnes de CO2 de l’atmosphère chaque année, soit l’équivalent des émissions de 200 000 voitures. Pour y parvenir, le fonds viendra financer des projets d’exploitation forestière à travers le monde : Afrique, Amérique du Nord ou du Sud, Asie et Europe.
Comme le souligne Lisa Jackson, vice-présidente d’Apple en charge de l’environnement, des politiques et initiatives sociales : « La nature fournit certains des meilleurs outils pour éliminer le carbone de l’atmosphère. Les forêts, les zones humides et les prairies tirent le carbone de l’atmosphère et le stockent en permanence dans leurs sols, leurs racines et leurs branches.»
D’ailleurs, Apple aura besoin de la nature pour atteindre son objectif de neutralité carbone. En effet, les mesures mises en place par la firme de Cupertino jusqu'à présent ne lui permettent de réduire ou supprimer que 75% de ses émissions. Pour avoir le compte, elle n’a pas d’autres solutions que de compenser les 25 % restants. Il s’agit, essentiellement, de postes entrant dans le cycle de vie des produits sur lesquels Apple ne peut pas agir directement tel que le transport par exemple.
Pour l’aider dans l’optimisation de sa démarche, Apple s’est adjoint les compétences de «Conservation international», une association à but non lucratif américaine spécialisée dans la protection des espaces sauvages et de la biodiversité. Sous sa supervision, les arbres seront systématiquement plantés pour remplacer ceux qui ont été abattus et ainsi s’assurer d’une exploitation durable des sites à travers le monde. De cette façon, Apple entend créer un cercle vertueux en se fournissant en fibre de bois vierge issue à 100 % de sources responsables pour ses emballages ou ses films protecteurs, mettant ainsi un terme à l’utilisation du plastique.
Outre la dimension éminemment écologique d’une telle initiative, il serait faux de penser qu’Apple n’a pas également songé à la portée économique et financière.
Au contraire, la firme n’hésite pas à mettre en avant la rentabilité du fonds. Une façon de montrer que l’écologie peut être rentable et qu’investir vert peut être aussi synonyme de profit.
Goldman Sachs, banque d’investissement, semble avoir bien compris le message puisqu’elle a décidé d’accompagner Apple dans son action. L’adhésion d’un tel acteur de la finance ne peut être qu’un signal fort et utile envoyé aux autres investisseurs. C’est en substance ce que rapporte Dina Powell, responsable mondiale du développement durable et de la croissance inclusive chez Goldman Sachs « Nous convenons tous que l’urgence de la transition climatique nécessite que des capitaux privés travaillent parallèlement aux efforts nouveaux et établis visant à éliminer durablement le carbone de l’atmosphère avec rigueur et normes élevées. Nous pensons que le lancement de ce Fonds peut catalyser des investissements supplémentaires importants pour l’impact climatique. »
Par ailleurs, Apple espère bien faire des émules en lançant ce fonds et en ouvrant la voie vers des investissements dans lesquels rendement et respect du vivant se complètent. Être copié pour le bien commun. Si pour une fois, l’appât du gain ne servait pas juste quelques-un, mais l’ensemble. C’est en tout cas, le message qu’a tenu à faire passer Lisa Jackson : « En créant un fonds qui génère à la fois un rendement financier et des impacts carbone réels et mesurables, nous visons à mener un changement plus large à l’avenir – en encourageant les investissements dans l’élimination du carbone dans le monde entier. Nous espérons que d’autres partagent nos objectifs et apportent leurs ressources pour soutenir et protéger les écosystèmes critiques. »
Au final, nous pourrons bientôt acheter les vagues incessantes des derniers téléphones sans trop se poser de questions existentielles et sans plus culpabiliser. En effet, pourquoi se priver puisque désormais ca fait du bien aux forêts ?
Encore une fois, Apple nous donne une belle leçon de commerce et… de marketing.
Publié le 16/04/2021 15:42
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