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"Gaspillage alimentaire, à qui la faute ?" par Bertrand Guély, expert grande distribution.

Gaspillage alimentaire: à qui la faute?

Au moment où tout le monde a un avis sur les responsabilités dans le gaspillage alimentaire, je souhaite juste parler éducation. 

Connaissez-vous la théorie de la boîte de petits pois? Non, il ne s’agit ici ni de disserter sur les différents gadgets venus modifier son ergonomie et son aspect au fil des années (et des délires malheureusement ‘vendeurs' des marketeux) ni de se demander si nous sommes devenus à la fois fainéants, trouillards et stupides, ce qui n’a d’ailleurs rien d’impossible. Fainéants au point d’apprécier la tirette easy-open sur le couvercle prédécoupé, présente même sur les premiers prix maintenant, le chasseur de prix n’acceptant plus d’avoir à en faire un peu plus. Pour un consommateur un peu rétro comme moi, qui aime encore se griser d’aventures et de relents de camp scout en décolant la petite clé sur sa boite de corned-beef, ça me dépasse un peu. Trouillards au point de constituer des stocks de guerre au premier signal de pandémie possible, qu’on étage plus facilement avec la boîte empilable sans que ça finisse comme aux tours jumelles. Stupides au point d’associer le laquage intérieur blanc de la-dite boîte à une notion Premium bénéfique pour la marque… et son potentiel naturalité (on se plaindra après des chutes des ventes de la première gamme quand conserves et surgelés sont perçus comme de plus en plus qualitatifs). Allez, cadeau, je ne parlerai pas des textes imprimés sur les étiquettes, dont les accroches sont souvent conçues pour des consommateurs dont le cerveau a probablement la même taille ici que le produit qu’ils achètent. Non, la théorie de la boîte de petits pois n’est pas liée à ces considérations mais réside tout simplement dans le fait que les boîtes dont l’étiquette est déchirée -même très partiellement- ne se vendent pas! Attention, je ne parle pas de boîtes cabossées, présentant de fait un risque d’étanchéité perdue, de boîtes rouillées ou Madame Michu, cherchant une place sur le radeau de la méduse, se voit déjà atteinte à la fois du scorbut et du tétanos, de boîtes souillées d’excréments en réserve (tout le monde sait qu’il y a plus de rongeurs dans les réserves des supermarchés qu’au banquet annuel des amis de Ratatouille),… non, je parle simplement de boîtes rejetées parce que l’étiquette est partiellement déchirée. Bien sûr, elles ne finiront pas toutes à la poubelle mais vous voulez vraiment qu’on parle de gaspillage alimentaire après une attitude aussi puérile du consommateur?

Intéressons-nous donc à ce fameux consommateur, celui-là même si prompt à faire chauffer le goudron et les plumes en s’insurgeant contre les tonnes de nourriture jetées quotidiennement par la Grande Distribution "alors que des malheureux meurent de faim"… Avec la pression sur les marges et les indicateurs comme la casse et la démarque inconnue suivis comme le lait sur le feu, vous croyez vraiment que les supermarchés jettent par plaisir ou incompétence?

Je laisse les ‘spécialistes’ faire des gorges chaudes du gaspillage alimentaire et vous invite aujourd’hui simplement à ouvrir mieux les yeux lors de votre prochain parcours client, pour vous faire une idée du civisme du consommateur.

1- Dans le rayon F&L: regardez les consommateurs qui goûtent -ils auraient soit-disant une vieille loi pour eux- avant d’acheter, qui retournent toute la reserre et détruisent les facings/rotations pour se servir dans l’arrivage (sans idée aucune d’ailleurs du stockage tampon précédent sur plate-forme..), les gamins qui percent les sachets sous l’œil complaisant de maman, même quand il n’y a aucun gadget in-pack à piller, ceux qui remplissent de pleins sachets pour, effrayés par le prix au kilo, les abandonner hors froid avant de passer en caisse,… euh, la faute à la Grande Distribution si on jette tout ça vous avez dit?

2- Dans le rayon Surgelés: bon nombre de bacs réfrigérés ont remplacé les portes basculantes d’antan par des coulissantes et Benny Hill aurait certainement pu en faire un sketch. Le temps que la nuche de service trouve l’encoche pour faire coulisser, qu’elle comprenne qu’une porte chasse l’autre, regardez combien de clients laissent finalement le congélateur ouvert une fois servis. A part Hannibal Lecter pour sa recette de ris de veau ou des clients esquimaux, qui ferait ça chez lui? Là encore, même si les meubles sont étudiés en conséquence, on devra parfois jeter.

3- Dans l’ensemble des rayons -à dominante produits frais- ou les produits présentent une date. Concernant la date de retrait (DR) et la date limite d’utilisation optimale (DLUO), remplacée en 2015 par la date de durabilité minimale (DDM), il semblerait que cette brave Madame Michu ne fasse toujours pas bien la différence et c’est assez compréhensible avec ces concepts aussi volontairement flous, représentatifs d’une normalisation compliquée. Sans vouloir tomber dans les délires de l’instinctothérapie du malnommé Monsieur Burger d’un coté ou faire ressembler les consommateurs a un gérant de supérette de province qui auto-consomme systématiquement les dates courtes, il faut raison garder. Si un dépassement de la DLUO était synonyme de non consommation, sous prétexte de perte de goût ou de texture. le concept à lui tout seul pourrait faire exploser le gaspillage alimentaire… et le nombre de divorces. Alors, quand il n’y a pas d’autre risque qu’un produit moins gustatif, on ne jette pas. Mon grand-père maternel, invité par les autorités allemandes à un séjour ’nothing inclusive’ au camp du Struthof pendant la seconde guerre mondiale, m’a expliqué un jour que les détenus se battaient pour un croûton de pain et mangeaient des morceaux de ceintures en cuir. Bizarrement, je ne jette jamais un morceau de pain… 

On peut d’ailleurs s’interroger sur le fait qu'on accepte si facilement le concept de l’obsolescence programmée pour des produits technologiques (comment, tu n’as pas encore l’iphone 13?) alors qu’on le réprouve de façon si candide parfois pour le gaspillage alimentaire. Regardez comment les supermarchés ‘présentent’ les produits à date courte, balancés en vrac dans un bac et stickés fluo pour les gueux. Mais dehooors les romanos!

Oui, je sais, pas très populaire de parler de l’attitude consommateur quand celui-ci ne comprend pas, ne veut pas comprendre et s’en va avant d’avoir compris.

Le con, l’abrupte et le fuyant.

Publié le 07/11/2021 13:33

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