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Le grand Satan par Bertrand Guély, expert Grande Distribution.

Le grand Satan...  par Bertrand Guély, expert Grande Distribution.

Ah cette habitude bien française de toujours vouloir trouver des responsables et désigner des coupables aux maux qui nous accablent. Qu’on remonte à la chasse aux prétendues sorcières par l’Inquisition ou, plus récemment, qu’on se rappelle quand le Dupont Lajoie moyen prenait sa plus belle plume de citoyen occupé à dénoncer à la Kommandantur son voisin Kipa bien français, et même aujourd’hui, incité par l’Etat proxénète, qui rémunère au pourcentage, la délation financière de ses gagneuses. On a toujours eu la mise à l’index facile et, avec elle,  son cortège de jalousie, de lâcheté et d’imbécillité.

Et bien il en va de l’écologie comme pour le reste et, en l’occurrence, pour l’alimentaire, c’est la Grande Distribution qui trinque presque toujours. Et pour cause. Imaginez l’outrecuidance de cette dernière : créer un concept nouveau , prendre des risques financiers, travailler dur en équipe et gagner de l’argent. Beaucoup d’argent. Inacceptable pour la France de ceux qui se couchent tard et pensent d’abord à tendre machinalement la main ; des fois qu’on ait inventé une énième aide quelconque qui pourrait payer l’abonnement à Netflix. 

Alors, oui, les loosers se lâchent et haro sur le baudet ! Marges (avant, arrière, on comprend pas bien mais peu importe) prétendument abusives quand nul bobo ne s’émeut (ou plutôt ne sait: meuh!) de se faire sodomApplel(iser) tous les 2 ans en payant près de 1 500€ le dernier precccccieux joujou californien. Pression insupportable sur le PPF (Pov’ Petit Fournisseur) et le PPP (Pov’ Petit Producteur) sans faire aucun discernement entre la négociation d’hommes avec des colosses de l’agro-alimentaire luttant à armes égales et le centime qu’il manque effectivement parfois au ‘vrai petit’ agriculteur pour boucler la saison et payer ses charges écrasantes, collusion supposée avec les politiques -autres méchants tout désignés devant l’Eternel- alors que l’hyper a longtemps été un des seuls et derniers pourvoyeurs d’emplois de régions déshéritées. Image de mauvais citoyen qui bousillerait tout sans vouloir recycler, alors que les supermarchés doivent arracher l’alvéole en polypropylène et les agrafes métalliques d’un colis de pommes avant de pouvoir enfin le jeter dans le bac à carton, il est de nos jours du meilleur ton, dans les soirées Rive Gauche, de casser du supermarché et de vouloir supprimer les intermédiaires. 

A part la méforme de M’Bappé et l’accès au vaccin COVID, à peu près tout est de la faute de la GD.

Une fois n’est pas coutume: réfléchissez un peu et, avant de jeter le bébé avec l’eau du bain, posez-vous 3 bonnes questions.

  1. Quel canal de distribution me garantit la meilleure sécurité alimentaire?

Je l’affirme haut et fort : quand les marchés de plein vent, les primeurs de quartier et les circuits courts de diverses natures font à peu près ce qu’ils veulent, les supermarchés sont, eux, super-réglementés, super-contrôlés et doivent respecter une législation au mieux tatillonne, au pire bruxelloise. Vous pouvez continuer à ressasser rageusement quelques vieux exemples de merguez remballés en boucherie par un Chef un peu trop sous pression mais vous pouvez aussi ouvrir vos yeux et aller plus loin.

Faites l’expérience l’été prochain -si Dieu veut, et le COVID aussi, que nous puissions ressortir librement- quand vous traînerez paresseusement vos tongues de marque avec la horde de parigots qui s’ébahit devant chaque tréteau du fameux ‘marché provençal’ et renseignez-vous vraiment. Savon de Marseille -appellation non protégée- importé de Chine ou de Turquie , olives ‘provençales’ qui arrivent en fûts de 200kg du Maroc pour être reconditionnées ici et être pompeusement rebaptisées ‘Façon Nyons’ ou ‘Façon cassée des Baux’, les mêmes colis cocardiers en bois dans lesquels sont rangées des pêches/nectarines espagnoles catégories 2 variété Scarface (sur leurs bon profil, défaut de peau en dessous), un stand de vente d’olives en vrac avec à peu près le niveau d’hygiène d’un BMC en Indochine, le saucisson d’Arles qui vient des pays de l’Est... mais que fait la police? Réponse: pas grand chose. On prend l’argent là ou il y en a et la DGCCRF a plus facile d’aller chercher des noises à un hypermarché si le balisage du soja ne précise pas ‘haricot mungo’ qu’à un primeur chinois qui le cultive en bassine plastique à même le sol dans une arrière-cour pavée du 13e... 

Bien sûr, tout n’est pas non plus parfait dans les supermarchés mais la vigilance dont ils font l’objet par les pervenches des Fraudes les obligent à faire bien ou beaucoup mieux que les autres canaux de distribution. Certes, on se perd un peu dans la foultitude de labels placardés sur le rayon et les colis mais on peut s’y servir plus sécurisés qu’avec les ‘fruits de chez nous’ ou ‘Balance ton Import’ des rois du tréteau...

  1. Ou vais-je trouver les meilleurs prix?

La qualité a un prix. Derrière ce poncif se cache pourtant un des problèmes majeurs de la Filière F&L car si le client veut tout -beau, bon, sain, propre, éthique, local- pour les produits, il ne veut rien payer et le malaise est bien là. La guerre des prix entre les enseignes de la distribution généraliste pour s’arracher les parts d’un marché qui ne grossit plus et siphonné par d’autres formats est la principale responsable de la perte de qualité. Vendre les fruits d’été moins cher ? On fait moins de passages , coûteux en frais de personnel, pour la cueille et on ramasse tout en une fois, mûrs ou pas. La banane en produit image discount toute l’année en tête de gondole ? On oublie le Rain Forest Alliance et la banane française des Antilles pour acheter à coup de fusil les conteneurs de latino qui trainent encore à quai du dernier bateau d’arrivage.

Encore une fois, toute chose étant égale par ailleurs, les prix de la GD sont généralement bien mieux placés que ses concurrents mais son image d’usurier lui colle pourtant bien à la peau.

  1. Si je veux le plus de choix possible, j’achète où?

Insensé comment le consommateur s’insurge qu’il y ait un trou/un produit en rupture dans l’étal de son supermarché quand il est par ailleurs prêt à recevoir un panier amapes... dont il ne connaît pas le contenu à l’avance ! Injuste cette intransigeance sur une qualité de produits qu’il choisit pourtant lui-même face à l’étal alors qu’il est prêt à jeter avec compréhension, une fois arrivé à la maison, quelques pièces que le marchand a subrepticement glissé au fond du sachet d’abricots et qui n’auront probablement pas supporté de rester dans le coffre de la voiture pendant la séance plage. Indécente cette patience pour faire la queue genre ´pas de problème, on est en vacances’ alors qu’une pauvre hôtesse de caisse qui doit prendre un instant pour taper un gencod qui ne passe pas à la douchette risque pas moins que la lapidation.

Alors, oui, les gammes d’un hypermarché sont beaucoup plus larges et profondes qu’ailleurs. Le vrai choix est ici.

Pour de nombreuses raisons, dont certaines sont probablement justifiées, la GD a une image déplorable auprès des consommateurs. Abus de dépendance économique réel ou nécessité impérieuse de gratter à la négo ce qu’elle investit dans une sanglante guerre des prix? A peu près sanitaire ou victime du syndrome ´en creusant, on trouve toujours quelque chose’ qu’on retrouve chez un policier qui verbalise une plaque minéralogique illisible pour boucler son quota? Marges éhontées ou ajustées pour couvrir une casse élevée inhérente au modèle vente non-assistée?

Mon propos n’est pas ici de convaincre les lycéennes en teeshirt coton équitable du Che et avec L214 tatoué sur l’épaule (attention, ça fait mal le laser quand il faudra l’effacer car il dépasse de la robe de mariage...) ou les hipsters façon footballeurs en costume au pantalon trop court.

Ce que j’essaye juste de vous dire, c’est que, pour le choix, les prix et la sécurité alimentaire, il n’y a probablement pas mieux aujourd’hui que la GD que vous clouez pourtant systématiquement au pilori.

 "Le concept de la charentaise" :

Le supermarché, c’est comme une charentaise. On est bien dedans mais on veut pas qu’on nous voit avec. Amusant de voir comment les pourfendeurs de la GD sont les mêmes qui poussent docilement le chariot le samedi avec maman qui biffe sa liste de courses en tenant le petit dernier par le col et Monsieur qui ne s’anime un tant soit peu qu’en arrivant enfin au rayon bières...

Publié le 17/05/2021 16:27

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