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Pas si simple, ma p'tite dame...! par Bertrand Guély, expert Grande Dsitribution.

Pas si simple, ma P'tite Dame...!   par Bertrand Guély, expert Grande Distribution.

 

 

 

"Je suis ancien acheteur, chargé de mission à l’interprofession et végan. C'est dire si dans ma vie j'ai entendu des conneries"

Permettez-moi d’adapter une réplique du maître pour introduire ce qui sera l’ambition de ce papier mensuel pour DV8 World News : parler vrai, simple et concret et vous montrer que les choses ne sont pas toujours aussi simples que telles qu’elles vous sont servies pré-mâchées, ou plutôt déjà pensées, avec le bon, le brut et le polluant, et, bien sûr, les propositions simplistes du Dieu yakafaukon qu’il n’y a plus qu’à signer.
Je le ferai dans un domaine ou j’oeuvre depuis près de 30 ans bientôt, d’ou ma citation d’introduction.

Même si ça risque de piquer un peu, je sais de quoi je parle.
L’écologie a au moins un point commun avec la religion. Sa variété et ses formes diverses. Certaines religions sont tolérantes et ouvertes à la différence. D’autres, sous la pression d’ultras en détournant les textes, plus intransigeantes. Certaines sont accommodantes, d’autres conquérantes et sans acceptation du différent. Certaines sont fondatrices, d’autres plus revanchardes. Etablissant des différences entre les croyants ou pas, entre les hommes et les femmes, entre les initiés et les incultes, elle peut soit rassembler soit diviser. 
Je vois de la même façon la fibre écologie, qui devrait naturellement faire partie intégrante de la pensée de tout homme doté d’un cerveau au volume suffisant et, ainsi, nous rassembler dans la seule direction commune ne finissant pas dans le mur.
Reprenons l’exemple du débat récent proposé pour une journée végétarienne dans les cantines.
J’ai toujours du mal avec les propositions limitantes et stigmatisant celui qui n’y souscrit pas: menu sans protéine animale, Dry January, voies sur berges sans voiture,...
Ça commence pourtant par une idée intéressante et ça finit souvent par une approche au mieux annhidalgonienne, au pire intégriste des choses. 
Sans compter qu’il va falloir composer avec les autres grandes tendances du moment: Bio, local et Commerce Équitable. Quand on sait qu’un des basiques de gestion pour la tenue du budget très serré d’une cantine scolaire est la réduction du nombre de choix... Le Chef a intérêt à avoir fait HEC.

Je propose par ailleurs une étape transitoire pour ne pas perturber les papilles de nos chers bambins: cuisiner avec le bouillon légumes en respectant les principes de chacun: Maggi certifié Halal, Mémé Hélène (Tata Rachelle, c’était un peu trop typé) certifié Casher... Si vous croyez que j’en rajoute, vérifiez ces marques. Elles existent vraiment.

Je pense moins discriminant et plus efficace de travailler l’offre fruits frais et légumes cuisinés au quotidien, en oeuvrant à les rendre moins ennuyeux et plus sexy (regardez le succès des références 4eme gamme chez MacDo!) et en surveillant les poubelles -le tri sélectif permet ça- au quotidien pour savoir ce qui plait.
Allez, je vous laisse, ma côte de boeuf va être trop cuite...

Vous voulez un exemple de fond pour illustrer ce que je veux dire? Prenons le Bio. Inutile de s’attarder sur l’engouement pour les Fruits & Légumes Bio, je voudrais plutôt vous interpeller sur, parfois, notre attirance pour le grand-écart.
1- le client choisit face à l’étal et il ne pousse pas la porte du magasin avec une liste précise à l’espèce. C’est donc en grande partie un achat d’impulsion, à l’envie, et il achète d’abord... avec les yeux. Or, les F&L Bio sont souvent moins jolis, moins ´cosmétiques’...
2- le client fait le reproche aux F&L d’être trop chers ou, du moins, pas à la portée des bourses les plus modestes (qui ont par ailleurs le dernier Iphone et Netflix mais ça n’est pas le sujet..). Or, les produits Bio sont plus chers. Et encore plus quand ils sont certifiés Bio ET Commerce Équitable. Je suis un consommateur responsable: je veux manger plus sain ET que le producteur qui fait l’effort de produire bien soit plus justement rémunéré. Et bien, tant que le distributeur maintient sa marge, c’est le consommateur qui paye. Pas gagné pour démocratiser les produits plus éthiques.
3- le client rachète avec la bouche. A moins de tomber sur un furieux, il veut manger sain... mais seulement si c’est aussi bon. Or les F&L Bio ne donnent aucune garantie de gustativité supplémentaire...
Vous avez compris ou je veux en venir?
Je pense qu’il faut, avant toute chose, lutter contre les amalgames et les raccourcis infondés.
D’autres exemples?
Une pomme, même française et locale, conservée des mois en frigo U.L.O. avant d’être mise à la vente, n’a pas forcément un bon bilan carbone comparée à une pomme d’importation.
Le consommer local, réduisant ainsi la gamme aux produits de saison, mène à une impasse en oubliant que le choix fait vendre.

Le commerce équitable est un concept souvent nébuleux et quand on croit aider le petit producteur moustachu à porter ses sacs de café pour nourrir sa nombreuse famille, c’est souvent l’importateur hollandais qui se sucre.

Trop généralistes? Vous voulez vous rendre compte vous-mêmes?
Allez, quelques exemples que vous pourrez vérifier face à l’étal :
la tomate? Ouvrez le ban pour les mentions: cultivée sans pesticides, 0 pesticides, sans résidu de pesticides, cutivée sans pesticides de synthèse,... sans trop de pesticides, avec juste ce qu’il faut de pesticides... beaucoup de médicaments sont des poisons quand à haute dose mais, honnêtement, vous vous y retrouvez? On veut vous faire croire que cette tomate c’est meilleur pour l’environnement et moins cher que le Bio quand ces références aux libellés trompeurs ne font en général pas mieux que le conventionnel et impose juste au cultivateur d’utiliser des pesticides ne laissant pas de traces! Un peu comme l’interrogatoire de la police avec les coups de bottin (ou de bottines si ce sont des CRS) sur la tête. Et si le cultivateur se loupe et dose un peu trop, pas grave, ça part au conventionnel! 
Ici, il est bien plus intelligent de manger des produits tropicaux, en grande majorité cultivés sans pesticides mais... leur bilan carbone n’est pas bon car ça vient de loin non? Pesticides ou carbone, choisis ton camp
, camarade! Décidément, ça n’est pas si simple.

Les agrumes? Bon, vous avez compris que le fruit pressé est le plus sain mais... que veut dire ‘Sans traitement post récolté’? Et bien, c’est encore une mention ambigüe car ça veut dire qu’ AVANT la récolte, ça peut ressembler un peu à l’usage d’une gazeuse dans une manif d’étudiants. La même histoire que pour les tomates sans pesticides... après la floraison! Et, cerise sur le gâteau, pour que l’hôtesse de caisse puisse reconnaître les oranges Non Traitées post récolte, vendues plus chères que les conventionnelles, on les filme individuellement -oh hérésie- sous plastique!
et les bidons de ´jus de fruits’ Sunny Delight, véritable poison saturé de sucre et d’épaississant, judicieusement positionnés dans les meubles réfrigérés -le froid est caution- au rayon F&L sous prétexte de conserver la teneur en vitamines, ajoutées, et qui contient... 5% de fruits à base de concentrés? 

Bouhou le vilain capitaliste américain qui veut nous empoisonner ! Et bien pas seulement, ma petite dame, car ça n’est guère mieux pour le jus de pomme local français du PPP (Pov’ Petit Producteur) en bouteille verre. J’achète comme un bourricot ou je comprends que, pasteurisé et non pascalisé, ce jus a perdu presque toute ses vertues? Je préfère la bouteille verre sans consigne ou le carton Pure-Pak issu de forêts gérées de façon responsable et 100% recyclable de Tropicana/Pepsico? A nouveau, ça n’est pas si simple.

Et les références de Fruits &Légumes 4eme gamme chez le Grand Satan Mac Do? Et bien, que ça plaise ou pas, ces références sont certainement parmi les concepts les plus intelligemment pensés de ces dernières années. Alternative bonne conscience aux cochonneries que maman veut éviter de donner au fiston déjà repu de nuggets aux déchets de découpe de poulet réagglomérés et frits, ce sont d’excellents produits. Sachets de fruits (de saison) à croquer ou brochette, bâtonnets de légumes (carottes, concombres français et de saison), P’tites tomates, sans aucun additif ni conservateur, et tout ça dans le Happy Meal pour éduquer les enfants, les consommateurs de demain! Ah oui mais l’ananas et le kiwi dans la brochette, c’est pas local... Décidément, pas si simple.

Si des solutions existent pour consommer plus intelligemment, elles ne sont cependant pas aussi triviales que la mise au ban systématique, toutes saisons confondues, des produits d’importation, l’achat en vrac, qui se focalise sur la dernière étape de mise en vente seulement, l’abonnement confiant au panier de l’amap du coin, vendu à prix d’or quand on regarde la proportion de carotte/oignon qui en est la base toute l’année, ou le retour d’affection pour le potager, que seuls les jeunes retraités de la SNCF auront le temps de travailler.

Désolé si ce que je dis ne plait pas à tout le monde mais, et j’en termine avec mon parallèle avec la religion, consommer mieux doit commencer par étudier, réfléchir pour comprendre, plutôt que d’appliquer mécaniquement ce que dit le livre référent ou le dernier gourou à la mode.
Plus qu’à l’Agriculture Raisonnée, d’abord raisonnée par et pour les agriculteurs, je crois à l’Achat Responsable. Plutôt que de suivre le chemin fléché par les marketeurs de l’industrie agroalimentaire ou, pire, par les guérilleros d’une milice anti-malbouffe quelconque, renseignez-vous avant de décider. Oui, je sais, c’est plus compliqué que de brocarder quelques bouc émissaires ou de tondre la déesse du capitalisme en place publique, en jouant les citoyens du monde du futur avant de passer chez le barbier, mais probablement plus pérenne.
L’écologie est à ce prix.

Publié le 12/04/2021 10:14

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