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Brigitte Gothière

Nous retrouvons Madame Brigitte Gothière pour la 2ème partie de notre interview.

 

 

 

 

 

  • Je vais me faire un instant l’avocat du diable. Vous employez très souvent des méthodes peu conventionnelles, dirons-nous, pour obtenir des images clandestines à l’insu des propriétaires ou dirigeants des sites. Avez-vous constaté que le fait de pénétrer illégalement dans des propriétés privées pour voler des images nuit un peu à l’efficacité du message au sein de la sphère publique et du législateur, ou alors pas du tout ?

Je ne vais pas exposer les conditions dans lesquelles on peut obtenir des images mais très clairement, ca sert un peu de chiffon rouge pour certains politiques qui n’hésitent pas à parler de méthodes clandestines de L214. Mais en réalité, ce sont des excuses un peu creuses pour esquiver les discussions. S’attarder sur les méthodes d’obtention des images, c’est éviter d’avoir à y répondre à ces images. Ce sont des méthodes de trouillard. Ils essaient d’attirer l’attention sur la forme au détriment du fond mais ca ne marche pas car les images parlent d’elles-mêmes. Et refuser d’y répondre, c’est prendre de gros risques électoraux. Aujourd’hui, le public attend des actions très concrètes en matières d’élevages, d’abattage, de transport des animaux. Et ca, ca ressort dans tous les sondages. Je pense qu’en réalité, ceux qui en sont encore à relayer les messages de la FNSEA et les autres, sont sur des vieux logiciels et ils vont finir par se ramasser. C’est obligé. Les temps sont en train de changer. Il y a une attente citoyenne très forte en matière écologique et sanitaire. Donc les vieux ressorts et les vieilles manœuvres vont disparaitre.

  • Diriez vous donc que votre ennemi est politique ou économique ?

Et bien les deux mon capitaine ! Si je reprends l’exemple de la FNSEA, elle représente ses intérêts propres. Elle représente les filières agro-alimentaires. Pourquoi la FNSEA va manifester devant les supermarchés et pas les abattoirs ? car qui leur achète la viande pas cher ? Ce sont les abattoirs. Et quand on discute avec les éleveurs, ils nous parlent de leur endettement ; les coopératives et les banques les tiennent. Ils nous disent qu’ils n’arrivent pas à s’en sortir et qu’ils ne se sentent absolument pas représentés par la FNSEA. La FNSEA parle fort. Elle a la voie des médias, elle a l’oreille des politiques mais ca s’arrête la. On peut le constater dans les supermarchés. L’offre se modifie petit à petit. Des engagements sont pris, même si c’est très long. Dans les faits, il n’y a jamais eu de changements radicaux. Ce sont des temps longs. Néanmoins, le végétal progresse dans les supermarchés. Le recul des pires conditions d’élevages, c’est aussi une réalité dans les supermarchés. Par exemple, tous les supermarchés sont engagés à respecter les critères de l’ « European chicken commitment » sur les conditions d’élevage et d’abattage des poulets qui évacue toutes les souches à croissance rapide. Il faut savoir que de nos jours, un poulet grossi 4 fois plus vite qu’en 1950 par exemple. Les poulets sont les animaux les plus élevés et abattus en France. Nous sommes donc face à des intérêts économiques et politiques très importants qui relèvent en réalité des voix qui sont restées dans le passé. On peut s’en rendre compte avec la cellule Demeter. Cette convention qui est passée entre la Gendarmerie, le Ministère de l’Intérieur, La FNSEA et les jeunes agriculteurs qui sont les deux syndicats les plus hostiles aux changements de modèles et qui dont mis sous surveillance les activistes de la question animales et environnementales. Prenons également l’exemple éloquent des pesticides, plus actuel que jamais.

Il s’agit bien la d’une vue totalement rétrograde par rapport à ce qu’il faudrait faire en réalité.

  • Finalement, selon vous, qui fera vraiment avancer les choses : les organisations professionnelles, l’executif au moyen de lois, le consommateur grâce à son acte d’achat ?

Je pense qu’on va marcher sur toutes nos jambes en fait. La solution ne viendra pas d’un acteur en particulier. Il faut avancer sur l’ensemble de ces piliers à l’image de ce qui se passe concernant les poules pondeuses. Au départ, ce sont les consommateurs et consommatrices qui ont commencé à changer leurs habitudes de consommations concernant les œufs de poules pondeuses en cage. La grande distribution a bien remarqué cette nouvelle tendance. Ce mouvement a ensuite été relayé de façon plus directe par les ONG en s’adressant aux supermarchés en rendant public leur non-engagement par exemple. Ca pouvait être du « name and shame » mais également du « name and fame ». L’idée était de mettre en toute transparence les acteurs tant économiques que politiques qui sont engagés et ceux qui ne le sont pas sur nos sites internet. Le législateur qui était nettement à la traine dans ce dossier précis va au final, interdire l’élevage en cage des poules pondeuses. Nous voyons bien que les trois niveaux se répondent les uns aux autres pour obtenir un résultat moins pire dans les conditions d’élevage et d’abattage des animaux. Avant de foutre complètement la paix aux animaux même si on est toujours très loin.

Vous parliez de la production de masse. En effet, il y a aussi cette diminution du nombre d’animaux qui sont élevés et tués pour la consommation alimentaire qui est un véritable enjeu de la végétalisation de notre alimentation.  Passer de l’alimentation carnée (viande, lait, œuf et poisson) au végétal. Avec L214, nous sommes sur trois terrains d’action : l’action sur les mentalités. Comment faire pour que les animaux soient reconnus comme êtres doués de sensibilité et qu’on les prenne en compte. Qu’il y ait une prise de conscience sociétale aigue de leurs conditions d’élevage et d’abattage. Il y a aussi un changement du modèle agricole et faire reculer ce qui se fait de pire pour les animaux, par exemple l’élevage intensif ainsi qu’un certain nombre de conditions d’abattage qui sont reconnues scientifiquement comme étant pire que les autres. Et enfin la végétalisation. A savoir le changement de modèle alimentaire qui modifie la proportion animal/végétal. Je prendrais l’exemple de Veggoresto qui référence 2 700 restaurants 100% végétal. Mais un long chemin reste à parcourir lorsque l’on sait qu’aujourd’hui la part animale représente 80% de notre alimentation. Alors qu’en termes d’enjeux climatiques et de santé publique, le corps médical recommande l’inverse. Et quand, comme nous, on lutte pour la condition animale, évidement , on prône du 100% végétal. A l’image de Pythagore, déjà très sensible à la condition animale en son temps avec des écrits virulents, nous remettons en cause la légitimité de tuer les animaux pour les manger. Vous voyez, le débat ne date pas d’hier et s’est poursuivi tout au long de l’histoire.

Sur un plan politique, les choses bougent aussi un petit peu. Je vais citer les municipales sur lesquelles nous nous sommes positionnés la première fois en 2020 en proposant une charte : « Une ville pour les animaux » dans laquelle il y avait un certain nombre de leviers d’action qui donnaient une feuille de route pour les municipales. Ca a été mis en route dans des villes comme Paris, Grenoble, Saint Etienne, Nancy, Lyon ou Bordeaux où l’on voit une action dans ces municipalités qui incluent dans leurs commandes publiques des mises à disposition d’options végétales et végétariennes. Prenons l’exemple des cantines. On voit bien aussi que ca avance un petit peu. Et ca m’a permis de constater qu’un certain nombre d’élus sont sincèrement engagés dans la cause animale. Je dirais même que c’est une élue qui a modifié mon opinion sur les politiques. Quand j’ai fondé L214, j’avais beaucoup de méfiance. On se disait : pas la peine de s’adresser aux politiques. De toutes façons, ils s’en foutent. Ca ne les intéresse pas. Au départ, notre action était essentiellement dirigée vers les consommateurs et consommatrices et les entreprises. Et puis c’est Laurence Abeille, la bien nommée !, qui est venue vers nous et qui nous a proposé son aide afin de savoir ce qu’elle pouvait faire pour mener plus haut et plus fort nos actions. Avec sa comparse Geneviève Gaillard, elle nous ont encouragés à créer le collectif : Animal politique. Elles étaient toutes les deux sur le groupe Condition animale à l’Assemblée nationale qui a été ensuite repris durant cette mandature par Loic Dombreval. Leurs engagements très sincères nous ont fait passer d’observatoire des politiques à quelque chose de plus pro-actif avec des engagements à différents niveaux. Ainsi nous avons pu créer une charte pour les régionales : « Une région pour les animaux » qui a obtenu les signatures de 39 têtes de listes qui ont plébiscité une feuille de route régionale pragmatique et utile afin d’engager une transition en matière de condition animale.

  • Si je vous demande s’il faut mettre un terme aux élevages intensifs, vous me répondrez oui. Mais comment et par quoi les remplaceriez-vous ? Comment faire pour concilier bien-être animal et nourriture de masse ?

Ca va sur deux jambes. Réduire et interdire les élevages intensifs, ca veut dire consommer moins. Ce qui d’ailleurs serait une excellente chose pour l’environnement. Et la Grande Distribution sera entièrement d’accord pour jouer le jeu et étendre l’offre vers le végétal en réduisant l’animal. Regardez Danone qui vient de racheter Alpro avec leurs produits 100% végétal. Quelque chose est vraiment en train de se modifier a ce niveau-là. L’offre change. Sans oublier les messages institutionnels dans lesquels on conseille de prendre le vélo à la place de la voiture, des douches à la place des bains. Pourquoi on ne nous conseille pas de consommer des plats végétariens à la place des plats carnés. Voyez donc toutes les actions qui sont à mettre en œuvre autour de la sortie de l’élevage intensif. Et cela fait partie de notre appel contre l’élevage intensif qui est signé par plus de 200 ONG et personnalités avec d’abord, un moratoire. On ne construit plus de nouveau élevage. Puis ensuite, on met en place un plan de conversion de ce modèle agricole en collaboration avec les parties prenantes, un plan de conversion aussi  à l’attention des éleveurs vers d’autres modes de production, d’autres emplois et puis, finalement, pour en arriver vers le stade ultime de la végétalisation de l’alimentation. Ces trois domaines vont ensemble.

  • Quels rapports entretenez vous avec les industriels de l’agro-alimentaire ? Uniquement des rapports de confrontation ou bien y a-t-il des échanges entre vous qui pourraient mener à des formes de collaboration ?

Non, il y a très peu de confrontation en réalité. Le nombre d’entreprises engagées est très important. Le numéro 2 de l’enseigne Système U, Thierry Desouches a déclaré que grâce à la pression amicale que L214 avait mise, de grandes avancées ont été possibles. Bien sur, nous menons des campagnes publiques contre celles dont nous jugeons qu’elles ne vont pas dans le bon sens. Il y a aussi les entreprises qui nous promènent à coups de : « oui oui, on se revoit dans 6 mois et on fait le point».

Dernièrement, nous avons eu Florian Bachelier, député de la République en marche, qui a dit qu’il fallait augmenter les sanctions infligées aux associations comme L214 suite à des plaintes du groupe Avril disant que nous avions montré l’élevage des poules en cages ou les vaches à hublot. Ca ne leur a pas plu et ils ont donc été se plaindre auprès de ce député qui s’est fait le relai. Je déplore simplement que ce dernier ne soit pas venu nous rencontrer afin que nous ayons la possibilité de nous expliquer et exposer les faits tels que nous les avons vus avant qu’il ne fasse une demande publique de sanction à notre encontre.

  • Les thèmes du « bien être animal » et de « l’éthique » sont très actuels. En Janvier 2021 était adoptée en France en première lecture la loi sur la maltraitance animale. Elle emboitait le pas à nombre de lois plus ou moins similaires dans d’autres pays du monde. Est-ce une bonne loi selon vous ? Y verriez-vous des lacunes ou de possibles axes de progrès ?

J ai l’impression que la notion de bien-être animal est une espèce de conte de fées selon lequel il pourrait y avoir du bien-être animal dans de la production de viande. On essaie de s’imaginer qu’on mange des animaux qui ont été heureux, tout en esquivant, bien sur, l’abattoir car il ne faut pas regarder cette réalité la en face et puis on sait très bien que ce qui s’y pas est atroce,. C’est la qu’ils perdent la vie. C’est vraiment une notion qu’on s’est inventée. Dans certaines enquêtes que nous avons menées dans des abattoirs, nombre de responsables nous ont répondu en disant : « oui, chez nous le bien-être animal c’est très important ». C’est pour dire à quel point nous essayons de leurrer notre cerveau qui se saisit de toutes les excuses pour se donner bonne conscience. On essaie de s’inventer des points de cohérence car on ne vit pas bien quand on est pas cohérents. Comme je vous disais, c’est un merveilleux conte de fées à l’échelle planétaire. On mange de la viande et on a du bien-être animal. Intéressant de noter que l’on ne parle pas de bien être animal pour les animaux sauvages. On en parle pour les animaux en captivité pour essayer de masquer toutes les situations ou ils sont dans le « pire-être » animal.

S’agissant de l’éthique, nous sommes face à des êtres sentients, qui ont une capacité à ressentir des émotions, qui ont le désir de vivre. On parle de leur intelligence, de leur culture. Donc, on se rend compte qu’on est passé complétement à coté en les traitant d’être inférieurs. Et pourtant, ils ont des intérêts communs avec nous et notamment ceux de ne pas souffrir, de n’être pas torturés. L’éthique devrait donc être au cœur de notre réflexion et elle ne l’est pas. C’est un véritable problème. Pourtant, l’éthique devrait nous faire quitter l’ère des abattoirs. Viande, lait, œufs, poisson, terminé tout ca.

Pour les laboratoires, c’est encore autre chose. Il y a très peu d’enquêtes réalisées. Il est très difficiles d’obtenir des images. En plus , ils se drapent derrière la légitimité en évoquant les progrès de la médecine alors que beaucoup de produits ne concernent que de la cosmétologie et pas du tout de la survie. Chez L214, nous avons sciemment choisi de nous concentrer sur les animaux qui sont élevés pour la consommation alimentaire. Les seules expérimentations que nous avons montrées, sont les vaches à hublot. Une vache sur le flanc de laquelle des scientifiques ont pratiqué une ouverture et y ont placé une canule fermée par un clapet, pour pouvoir optimiser la production avec le moins d’intrants possibles. Il se passait la même chose sur les poules et les cochons.

Nous avions montré des images des chiens de Gannat en Auvergne où des beagles été élevés uniquement à des fins d’expérimentation. Ils introduisaient chez ces chiens des défauts génétiques de façon à pouvoir faire de la recherche dessus.

Mais au final, on préfère rester sur les animaux destinés à être mangés, ce qui ne nous empêche pas de relayer des informations d’autres associations comme One voice, Animal testing, ou la Fondation Brigitte Bardot, entre autres.

La véritable question en la matière est : devrons nous sacrifier des êtres sensibles pour faire avancer la médecine ? Et si oui lesquels ? Peut-être la médecine devra-t-elle aussi s’interroger sur d’autres moyens pour obtenir des résultats au lieu de tomber dans la facilité et l’habitude d’utiliser des animaux. Ces questions me paraissent plus complexes que celle de la viande car nutritionnellement parlant, nous n’en avons pas besoin. Certaines associations comme Antidote Europe ou Pro Anima ont déjà répondu a cette question en disant que les expérimentations sont totalement inutiles.

Personnellement, je ne me sens pas assez qualifiée pour répondre mais je pense qu’aujourd’hui, la science, dans sa façon d’aborder le problème, ne considère pas les animaux comme des êtres sentients et du coup elle ne se demande même pas comment il serait possible de procéder sans animaux.

  • Le végétarisme et le véganisme sont des tendances qui se développent mais qui restent encore marginales. Dire de nos jours que l’on est végan, c’est courir le risque de passer pour un original presque sorti d’une secte. Pourquoi n’est ce pas plus rapide selon vous ? Est-ce une question d’information ? de formation ? Ou bien est-ce dû à des choses plus profondément ancrées comme l’éducation ou les traditions ?

Vous avez raison. L’éducation est primordiale. Nous avons justement une branche de notre association qui s’appelle L214 éducation qui édite un journal qui s’appelle : Mon journal animal pour les 10/14 ans et qui propose également un matériel pédagogique important à destination des enseignants dans les domaines de l’éthologie, des sciences cognitives, quels sont les animaux ? qui sont les personnes qui les défendent ?, etc. On y trouve également une éducation à destination des chefs cuisto.

Dans le projet de loi climat, il y a la proposition d’un menu végétarien hebdomadaire, d’une alternative quotidienne végétarienne et la formation des personnels de cuisine. Nous voyons bien que ca ne peut que marcher. Je vais prendre l’exemple du tri des poubelles. Qui nous a appris le tri des poubelles ? Et bien , ce sont nos enfants. D’où cet espoir que cette jeunesse suscite. Autre exemple très concret qui me vient. J’ai participé à des échanges et une personne de soixante ans était venue me voir en me disant que ses enfants avaient cessé de manger de la viande et que, du coup, elle aimerait mieux comprendre pourquoi. Cette jeune génération est super active. On parle de 10 % de végétariens - végans parmi les étudiants.

Mais il serait faux de croire que c’est juste une question d’âge. Nous avons reçu récemment un courrier d’un dame de 80 ans qui se demandait comment elle a pu passer à coté du véganisme pendant si longtemps. Je pense donc que c’est possible à tout âge. Depuis plus de 10 ans, je suis amenée à rencontrer des décideurs politiques ou d’entreprise qui me disent qu’ils ont dans leur entourage proche des personnes qui ont arrêté de manger de la viande. Je vois bien que la jeune génération est très sensible à la question animale. Et c’est elle qui pousse les autres vers d’autres habitudes de consommation. J’en arrive même à plaisanter avec des parlementaires qui étaient totalement réfractaires il y a une dizaine d’années et qui aujourd’hui ont change leur point de vue.

Toutefois, des résistances persistent parmi les consommateurs de viande. A commencer vis-à-vis de vous. Je m’explique. Le simple fait que vous existiez, vous questionnez le rapport à la viande. Vous venez bousculer ce paradoxe de la viande qu’ils avaient réussi à gérer jusque la et à bien bétonner.

  • Avant de nous quitter, pouvez vous nous parler de votre actualité ? Quels sont vos projets ? Des élections importantes se profilent, allez vous en profiter ?

Nous allons continuer dans tous les axes qui s’offrent à nous. Les législatives et les présidentielles approchent. Nous avons bien l’intention de faire bouger une Assemblée nationale qui nous apparait retardataire et figée en matière de cause animale et écologique. On va continuer nos actions vers les entreprises. En ce moment, nous essayons de convaincre la société LDC qui est un géant dans la production de poulets, dindes et autres. Nous voudrions qu’ils s’engagent au minimum dans le « European Chicken Commitment ». Nous avons nos actions vers les entreprises de la restauration pour proposer systématiquement une alternative végan dans leur carte. On a une campagne contre les élevages intensifs et les nouvelles constructions. On va redoubler d’efforts dans ce domaine. Dans les Hauts de France , une manifestation a justement eu lieu car il y a de nombreux projets en préparation dans cette région. Donc, nous soutenons tous les opposants aux projets.

Dans le cadre de notre programme éducation, nous préparons les prochains numéros. Comme d’habitude, nous aurons des enquêtes et je peux vous dire qu’il y aura d’autres reportages. De plus en plus de lanceurs d’alertes viennent vers nous. La source est donc très loin de se tarir. Au fur et à mesure que L214 devient connue, il y a de plus en plus de personnes qui se tournent vers nous, salariés ou anciens salariés, pour dénoncer les dérives.

Je vais prendre l’exemple de Mauricio Garcia Perreira qui était ouvrier depuis six ans à l’abattoir de Limoges. Quand il a vu les images que nous avons montrées sur Ales par exemple, il m’a appelée en me disant mais c’est rien par rapport à ce qui se passe chez nous tous les jours. Et c’est lui qui nous a montré l’abattage des vaches gestantes avec les fœtus jetés à la poubelle. Effectivement c’est légal mais c’est une pratique scandaleuse. Il ne supportait plus et il s’est demandé ce qu’il pouvait faire à son niveau pour y mettre un terme.

Je suis arrivé au terme de notre interview, Madame Gothière. Peut être souhaitez vous rajouter quelque chose ?

Oui, je voudrais dire que l’action est avant tout individuelle. Chacun et chacune peut agir au travers de son mode de consommation au quotidien. C’est un moyen pour nous de décider de notre modèle agricole et alimentaire. Et je vous assure que c’est un moyen très puissant. Savez vous qu’il est 6 fois plus efficace de manger 100 % végétal que de manger local si l’on veut réduire les émissions de gaz à effet de serre ? Ca représente 40 % de l’effet de nos gestes individuels si on mange végétarien. Et puis, il y a l’action collective. Trouvez une association qui vous ressemble. Fédérez-vous  ou créez votre propre association. L’action collective est primordiale. C’est comme ca qu’on obtient toutes les avancées sociétales. Agir individuellement ou collectivement. Nous avons une page sur notre site dédiée à ce sujet. Ne restez pas les bras balans en se disant qu’on ne peut rien faire. Ca n’est pas vrai. Agissez !

Il ne me reste plus qu’à vous remercier pour le temps que vous nous avez accordé et d’avoir donné l’occasion à nos lecteurs d’en savoir davantage sur cette formidable association.

Nous continuerons régulièrement de suivre votre actualité.

Publié le 17/10/2021 16:20

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