La grande distribution se prépare à la fin des emballages en plastique.

Quelques mois avant l’échéance prévue par la loi, le groupe Auchan a décidé de ne plus utiliser de barquettes en plastique dans ses rayons boucherie, charcuterie et poissonnerie. Avec près de 55 millions de barquettes présentent uniquement dans ces rayons, l’enseigne a indiqué qu’elle abandonnerait désormais le plastique au profit des fibres végétales compostables.

Cette demarche est une avancée notable vers la réduction des déchets plastiques, en accord avec la loi « anti-gaspillage pour une économie circulaire ». Rappelons que cette loi entend accélérer le changement de modèle de production et de consommation afin de limiter les déchets et préserver les ressources naturelles, la biodiversité et le climat.

Portée par Brune Poirson qui fut la secrétaire au Ministère de la Transition écologique de l’époque, la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire : Loi n° 2020-105 du 10 février 2020 parue au JO n° 35 du 11 février 2020, prévoit de modifier nos modes de consommation et de production en profondeur. Ses objectifs sont de :

• stopper le gaspillage pour préserver nos ressources ;
• mobiliser les industriels pour transformer nos modes de production ;
• informer pour mieux consommer ;
• améliorer la collecte des déchets pour lutter contre les dépôts sauvages.

S’agissant des suremballages plastiques, la loi dispose que l’entrée en vigueur se fera au 1er janvier 2022 pour les fruits et légumes frais de moins de 1,5 kilogramme.

Le Groupe Auchan n’est pas le seul à se préparer pour la date butoir. La plupart des enseignes de grande distribution emboite le pas en proposant des emballages en carton ou en papier. Leclerc, Franprix, Monoprix, ITM pour ne citer qu’eux ont également choisi de privilégier les emballages éco-responsables.

On peut penser que le secteur a trouvé dans l’obligation qui est leur est faite un nouvel argument marketing. C’est ainsi qu’un récent communiqué d’Auchan vient renforcer l’image vertueuse de l’enseigne en déclarant : « Ces barquettes "sont composées de matières issues de coproduits agricoles, comme les résidus de canne à sucre. Éliminant aussi toute colle, elles sont certifiées compostables à domicile. D’ici à 2022, l’étiquette et le film d’emballage le seront également. ».  Une communication savamment orchestrée qui vient servir les intérêts commerciaux d’enseignes en perte de vitesse dans certains de leurs secteurs.

Toutefois, l’effet d’aubaine servi par le gouvernement ne doit en rien faire oublier les bienfaits environnementaux des décisions prises. Des milliers de tonnes de plastique par an vont pouvoir être ainsi économisés grâce à cette mesure. Le secteur de l’emballage représente près de 40 % de la demande européenne de plastique. Une étude a révélé qu’entre 1950 et 2000, l’humanité a produit autant de plastique qu’entre 2002 et 2015 !

Outre les avantages pour l’environnement, il apparait que le changement des emballages produira aussi des effets positifs sur le gaspillage alimentaire et la santé. D’une part, en raison de la durée de consommation des aliments que les nouveaux matériaux devraient permettre d’allonger et d'autre part, en éliminant le risque de contamination des aliments aux résidus de plastique. Des chercheurs ont calculé qu’un consommateur français ingérerait, en un an, entre 0,04 mg et 19,7 mg de microparticules de plastique provenant de barquettes alimentaires.

La loi gagnant-gagnant du gouvernement nous amène vers le zéro plastique et on ne peut que s'en réjouir. Préparons nous, donc, à voir sur nos étals papier recyclé, carton et autres fibres de bambou.