Climat : Angela Merkel contrainte de passer à la vitesse supérieure.

Outre Rhin,  Angela Merkel, exhorte son pays à aller beaucoup plus vite dans la lutte contre le réchauffement climatique.

La Chancelière allemande s’est déclarée, mardi, en faveur d’une hausse supplémentaire des objectifs des émissions de gaz à effet de serre. Les 55 % de réduction de CO² originellement prévus ne suffisent plus. Ils devront désormais passer à 65 % d’ici 2030 puis 88 % d’ici 2040 pour arriver finalement à une neutralité carbone en 2045, soit 5 années avant la date communément décidée avec les autres nations. Le ministre de l’environnement, Svenja Schulze, a qualifié ces objectifs de « réellement ambitieux » et « réalisables ».

En cela, Angela Merkel fait écho à un jugement rendu par la Cour Constitutionnelle allemande condamnant une politique climatique trop faible de la part des dirigeants actuellement aux affaires. Saisis par quatre associations environnementales, la Cour a considéré que la législation n’était « pas conforme aux droits fondamentaux » des jeunes générations. Son rejet a été motivé par le fait car le gouvernement n’avait pas prévu « d’exigences suffisantes pour la réduction ultérieure des émissions à partir de l’année 2031 ». «Vous ne pouvez pas seulement avoir des libertés pour les générations actuelles, vous devez aussi penser aux libertés pour les générations à venir».

Suite à cette décision, Angela Merkel a déclaré : « Nous devons faire plus ». «C'est une nouvelle perspective juridique qui pourrait avoir de nombreuses conséquences» et qui stipule «que nous devons faire encore plus». Concédant même que :  « les jeunes gens nous rappellent que nous sommes trop lents ».

Voila pourquoi, à l’approche des élections législatives du 26 septembre, la chancelière se devait de réagir très vite. En effet, l’environnement se trouve, depuis plusieurs années, au centre du débat public allemand et l’arrêt de la Cour Constitutionnelle raisonne comme un coup de semonce à un moment où les sondages placent les écologistes en très bonne position. La candidate, Annalena Baerbock, bénéficie d’une côte de popularité plus importante que le candidat des conservateurs à la chancellerie, Armin Laschet.