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la climatech au secours de notre incapacité à faire marche arrière

La Climatech | Publié le 30/03/2021 16:30

Le réchauffement climatique est au cœur de nos préoccupations autant en tant que citoyens, qu’ingénieurs, que chefs d’entreprises et représentants des états. Voilà pourquoi des solutions doivent être trouvées pour répondre à cette problématique.

Savez-vous que la 1ière étude sur le réchauffement climatique a démarré en 1830. Elle concernait l’Arctique et les Océans tropicaux. Une réelle prise de conscience s’est confirmée en 1896 avec le scientifique suédois Svante Arrhenius, qui démontre que l’augmentation du CO2 due à la combustion généralisée du charbon dans l’atmosphère entrainera une augmentation des températures.

Et nous voilà presque 2 siècles plus tard, dans une situation extrêmement critique. Comment en sommes-nous arrivés là ? Comment pouvons-nous croire aux mesures gouvernementales qui visent à réduire nos émissions de GES en détruisant toujours plus notre environnement ?  

L’ONU a créé en 1988 les GIEC (Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du

Climat). Ce groupement est chargé d’évaluer les travaux scientifiques consacrés aux changements climatiques. Il s’agit d’un partenariat entre scientifiques et décideurs, ce qui en fait une source d’information crédible pour ces derniers.

A ce jour, 5 cycles d’évaluation ont déjà été établis et ont mis en évidence les conclusions suivantes :

  •  L’influence de l’homme sur le système climatique est clairement établie ;
  •  Plus nous perturbons notre climat, plus nous courons le risque de conséquences graves, généralisées et irréversibles ;
  • Nous avons les moyens de limiter les changements climatiques et de bâtir un avenir plus prospère et plus durable.

Toutes les initiatives qui visent à limiter le réchauffement planétaire à 1,5°C sont les bienvenues.

Selon le GIEC : « Dans l’idéal, il faudrait trouver le moyen d’extraire de gigantesques volumes de CO2 atmosphérique, soit entre 100 et 1000 milliards de tonnes d’ici à 2100, ce qui représente deux à vingt fois le total annuel actuel des émissions mondiales de gaz à effet de serre. »

Au-delà de tous les programmes incitatifs pour réduire les émissions des GES, nous voyons émerger de nouvelles technologies qui laisseraient à penser qu’on pourrait réparer le passé. Depuis des dizaines d’année, la recherche voudrait nous faire croire en la solution miracle, mais attention à ne pas se tromper.

Bienvenue dans la Climatech

Retirer du CO2 de l’atmosphère, c’est ce que les scientifiques appellent des « émissions négatives ».

Concrètement, il s’agirait de reproduire ce que la nature fait de mieux, les puits de carbone.

  • Climeworks est une Société Suisse créée en 2009 par Christoph Gebald et Jan Wurzbacher. Ils ont mis au point une sorte d’aspirateur géant qui permet de filtrer l’air ambiant et de piéger le dioxyde de carbone. Il est ensuite mélangé à de l’eau et injecté profondément dans le sous-sol.  Le CO2 se minéralise naturellement car il réagit avec le basalte et se transforme en roche, en pierre calcite inoffensive, en quelques années. Cette méthode a été développée en partenariat avec son partenaire Carbix.  En 2020, la société prend une dimension supérieure en construisant une nouvelle installation beaucoup plus grande en Islande en partenariat avec On Power filiale de Reykjavik Energy, appelée «Orca». Celle-ci permettra d’éliminer de manière permanente et sûre 4 000 tonnes de dioxyde de carbone atmosphérique par an. Respectueuse du climat, cette installation de captage direct dans l’air est à ce jour la plus importante du monde. Le souci est que cette technologie est extrêmement couteuse et nécessite de l’énergie en grande quantité. Les filtres qui récupèrent le CO2 doivent être brulés à 90° avant d’être réutilisés.

 

  • Des chercheurs du MIT (Massachusetts Institute of Technology) ont mis en avant leurs résultats concernant un procédé qui consiste à retenir le CO2 en grande quantité avec des électrodes enduites d’un composé appelé la polyanthraquinone chargées en électricité. Son fonctionnement ressemble à celui d’une batterie. Le dioxyde de carbone est absorbé quand un flux d’air passe entre des électrodes chargées et il est ensuite relâché et récupéré quand les électrodes sont déchargées. Cette technique offre des perspectives intéressantes en termes d’industrialisation de son développement car le système fonctionne quelle que soit la concentration de CO2 y compris 400 ppm. Il s’agit du niveau moyen actuel de carbone dans l’atmosphère. L’avantage de ce système est qu’il consomme beaucoup moins d’énergie que ses homologues.

 

  • Carbon Engineering est une entreprise canadienne soutenue par Bill Gates qui a développé un réacteur géant capable d’aspirer de l’air pollué pour le nettoyer.  Ces aspirateurs géants peuvent être transportés et installés proche de sites polluants. Selon ses dirigeants, la construction d’une centrale pourrait être en mesure d’absorber autant de CO2 que 40 millions d’arbres. Le CO2 ainsi capturé pourrait être stocké sous terre dans des puits de pétrole vide.
    L’inconvénient est que cette technologie est très énergivore en l’état actuel des choses.
    Par ailleurs, des pistes intéressantes montrent que ces réacteurs pourraient être utilisés dans l’aviation afin d’assurer des vols neutres en carbone en créant un carburant synthétique d’un nouveau genre à partir du CO2 capturé.

 

  • Carbix est une entreprise américaine créée en 2020 qui fabrique des réacteurs qui transforment le CO2 en matière première. Ils collectent le CO2 rejeté par les émissions de déchets industriels et l’injectent dans des réacteurs capables de le transformer en carbonates par le processus de carbonatation. Cette transformation permet d’obtenir une solution stable de stockage à long terme pour fabriquer des produits industriels comme le ciment, le granulat pour l’industrie de la construction et le béton durale.  De nouvelles technologies d'utilisation du carbone arrivent sur le marché…

 

A côté de ces méthodes extrêmement couteuses et énergivores, des chercheurs en ont imaginées des plus radicales. Le principe serait de vaporiser dans la stratosphère des particules de carbonate de calcium, dont le coefficient de réflectivité solaire élevé pourrait diminuer la température partout dans le monde. Cette méthode de refroidissement de la planète est plus connue sous le nom de géo-ingénierie ou ingénierie climatique.

Les chercheurs avaient constaté qu’au moment de l’éruption volcanique du Mont Pinatubo aux Philippines en 1991, 20 millions de tonnes de dioxyde de soufre avaient été injectées dans la stratosphère. Ce brouillard de particules de sulfate avait refroidi la planète d’environs 0.5°C pendant près de 18 mois.

  • Le projet SCoPEx : le Fund for Innovative Climate and Energy Research (FICER), créé en 2007 par Bill Gates pour booster la recherche sur le climat, et le programme de recherche en géo-ingénierie solaire de Harvard qui est lui-même financé par un certain nombre de fondations et d’autres donateurs privés, ont développé le projet de pulvériser de la poussière de carbonate de calcium (CaCO3) non toxique dans l’atmosphère. Dans un premier temps, le lancement d’un ballon transportant du matériel scientifique se fera dans les mois qui suivent afin d’examiner les systèmes de communication et opérationnels de ce ballon. Une seconde étape suivra durant laquelle 2 kg de cette poussière de CaCO3 seront libérés et analysés. L’équipe du projet SCoPex pense que la poussière de carbonate de calcium serait susceptible de reconstituer la couche d'ozone en réagissant avec des molécules destructrices d'ozone. Cependant, ils ne savent pas encore si la quantité envoyée sera suffisante ou trop importante et si l’aérosol utilisé sera adapté aux résultats attendus. Le but de cette opération sera d’analyser les risques d’une telle expérience.

Un peu dans le même esprit, certains chercheurs américains ont imaginé le concept de l’éclaircissement des nuages. ​​L’idée est d’augmenter l’albédo (réflectivité) d’un nuage afin de refléter une plus grande quantité de radiations provenant de la Terre, produisant ainsi un effet de refroidissement. La méthode consiste à ensemencer les nuages avec de fines pulvérisations d’eau salée, ce qui favorise la formation de micro-gouttelettes de nuages. Ces fines gouttelettes éclairent les nuages ​​et restent dans le ciel sous forme de « nuage blanc ». Elles dispersent ainsi le rayonnement entrant et augmentent la longévité du nuage. Cette méthode est plus connue sous le nom de gestion du rayonnement solaire (MRS).

Cela dit, il ne faut pas en oublier les risques notables en ayant recours à la géo ingénierie solaire.  Même si son ambition est de réduire les symptômes du changement climatique, en effet, de nombreux scientifiques s’accordent à dire que cela risque de provoquer des fluctuations climatiques bien plus graves. Ils craignent que la baisse de l’ensoleillement puisse désavantager fortement certaines régions du monde, entre autres en privant les cultures de la lumière du soleil naturellement disponible et en changeant les régimes de pluie.

D’autres chercheurs planchent sur la manipulation des océans. L’idée de certains est d’améliorer la “séquestration naturelle” en “dopant” les océans par un procédé destiné à les alcaliniser. En effet, ce puit de carbone est saturé et commence à s’acidifier un peu trop, ce qui est une vraie menace pour la faune marine.
Certains scientifiques pensent saupoudrer les océans d’un “anti-acide”, comme le magnésium, le sodium ou le carbonate, qui permettrait d’améliorer la solubilité du CO2 dans l’eau de mer. Tandis que d’autres pensent
déverser du fer dans l’eau pour fertiliser les océans en dopant l’activité photosynthétique des phytoplanctons. Cette dernière reste cependant encore trop incertaine, au risque d’être encore plus menaçante pour les écosystèmes marins.

Toutes ces innovations nous montrent que les préoccupations du réchauffement climatique font débat dans les plus hautes sphères décisionnelles et plus encore. Le pouvoir effrayant de certaines technologies inquiète une grande partie de scientifiques qui évoquent des solutions incertaines et des effets secondaires inconnus. Les préoccupations sont bien réelles, et selon les experts, il faudrait environ 1 000 ans pour éliminer naturellement tout le carbone que nous injectons dans l’atmosphère.

Si ces méthodes viennent compenser quelque peu nos émissions de GES, il faut néanmoins ne pas négliger l’importance de nos comportements. La récurrence des discours enflammés de scientifiques, d’ONG, de citoyens profondément concernés doivent nous faire comprendre qu’il faut agir aujourd’hui. Demain il sera trop tard !

N’attendons pas que des apprentis sorciers continuent de faire apparaitre des solutions qui nous donneraient bonne conscience et freineraient nos actions pour diminuer notre empreinte carbone. Ce qui est clair, c’est que toutes ces méthodes ne seront pas suffisamment efficaces pour contenir l’urgence de la situation climatique. Et qu’elles risquent d’aggraver encore plus l’état de notre planète. Elles ne sauraient donc se substituer aux actes écoresponsables de chacun d’entre nous.

 

 

Publié le 30/03/2021 16:30

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