A partir du 15 juin, se tiendra la 25eme réunion annuelle du Traité sur l’Antarctique. Elle sera l’occasion d’évoquer de nouveau tous les enjeux environnementaux qui touchent cette région de globe. Il y sera question de la gestion de la faune, de la flore et des 52 bases scientifiques qui accueillent prés de 1 500 savants et qui profitent de l’isolement et de la rudesse climatique, propices aux recherches scientifiques sur ce territoire très exposé aux changements climatiques.
Signé en 1959 par 12 pays (l’Argentine, l’Australie, la Belgique, le Chili, la France, le Japon, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, l’Union sud-africaine, l’URSS, le Royaume-Uni et les USA), rejoints par 42 autres États, le Traité sur l’Antarctique dispose que le « continent blanc » est réservé exclusivement aux activités pacifiques et scientifiques. Il a également gelé toute revendication territoriale et promeut la coopération internationale.(1)
Pendant 10 jours et sous la houlette de la France, qui tiendra cette réunion pour la première fois depuis 1989, les 54 états signataires seront chargés de poser les jalons destinés à la sauvegarde de la biodiverstité de ce continent. Le traité a gelé les revendications territoriales sur l'Antarctique et dédié ce continent sans habitant aux activités scientifiques et pacifiques. Mais en coulisses se jouera aussi la délicate question des aires marines bordant l'Antarctique, riches d'une biodiversité exceptionnelle et cruciale contre le dérèglement climatique. «Ça fait huit ans qu'on demande la création de deux aires marines protégées mais la Russie et la Chine font cavaliers seuls», refusant que ces zones soient classées, a expliqué à l'AFP Olivier Poivre d'Arvor, l'ambassadeur français pour les pôles et les enjeux maritimes. Or «si on ne les classe pas, on les laisse aux pêcheurs, ce qui menace le krill», ces petites crevettes qui nourrissent la faune de l'Antarctique et forment une «biomasse vitale». Mr Poivre d’Arvor aura donc la lourde tache d’essayer de convaincre ces deux nations.
Ce dernier en a, également, profité pour rappeler le rôle déterminant que la France doit jouer « au plus haut niveau politique et diplomatique » afin de faire bouger les lignes dans le sens d’une préservation sans faille de la biodiversité.
Seront également évoqués les budgets alloués par la France aux zones polaires qui sont à l’heure actuelle de 30 millions par an. Pour beaucoup, il conviendrait de doubler cette somme si la France veut arriver au même niveau que les autres pays européens.
Soulignons que l’Arctique est une « réserve naturelle dédiée à la paix et à la science » et que le depuis la signature du Protocole de Madrid le 4 octobre 1991, toute exploitation de ressources minérales y est interdite. Cette région est une mine de biodiversité qui doit être préservée et soutenue par une coopération internationale. La réunion qui va débuter est la pour le rappeler
- – Source – France Diplomatie.
Publié le 14/06/2021 10:50
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