Dans un contexte de déforestation mondiale dramatique , le Ghana et la Côte d’Ivoire ont entamé une démarche similaire.
Le Ghana va planter 5 millions d’arbre dans tout le pays. Sous l’impulsion du programme « Ghana vert », les autorités du pays ont décidé de s’attaquer au grave problème de la destruction des fôrets dont est victime le Ghana. Ce pays qui comptait 8,2 millions d’hectares de forêt au début du 20eme siècle, n’en dénombre plus que 1,6 million aujourd’hui. Face à cette situation critique, le gouvernement ghanéen se devait de réagir s’en attendre. C’est en substance ce qu’a déclaré Samuel Abu Jinapor, ministre ghanéen de la Terre et des Ressources naturelles : «Maintenant il faut passer à l'action. Il n'y a plus de temps à perdre. Notre forêt a été endommagée à cause de l'exploitation illégale de l'or, et a été rasée pour plein d'autres raisons». Il est vrai que l’or est très abondant au Ghana, mais ce n’est pas l’unique raison de la disparition de la foret. L’exploitation sauvage des forêts au profit de la culture du cacao ainsi que la croissance démographique y sont aussi pour beaucoup. De nombreux cultivateurs enfreignent les lois et défrichent des aires protégées interdites à la culture, comme par exemple les parcs nationaux.
Tout à coté, le voisin ivoirien fait de même. Il y a un an, la Côte d'Ivoire a entrepris un vaste programme de reforestation avec l’objectif de restaurer «six millions d'hectares en 2030, soit 20% du territoire national et un accroissement de 3 millions d'hectares de forêts ». Cette initiative baptisée « journée de l’arbre » vient en opposition à la culture intensive du cacao qui mène à la destruction de vaste zone forestière dans le pays. Premier producteur mondial, la Côte d’Ivoire en a produit 2 millions de tonnes en 2020.
Mais la position est compliquée pour ces deux pays ; coincés entre nécessités économiques et urgence écologique. Reboiser la forêt tropicale en grande souffrance à travers le monde est vital mais exploiter les ressources naturelles de ces deux pays l’est tout autant pour les populations. La Côte d’Ivoire et le Ghana se sont de nouveau alliés pour faire pression afin d’obtenir une hausse des prix de la fève de cacao et ainsi mieux rémunérer les exploitants locaux qui, à ce jour, gagnent une misère ; ce qui serait un axe de progrés considérable dans une gestion globale des forêts. A ce jour, le bras de fer engagé avec les multinationales de chocolat ne semble pas tourner à l’avantage des deux pays de l’Afrique de l’Ouest. L’histoire montre d’ailleurs que les précédentes manœuvres similaires n’ont abouti qu’à une accumulation de stock d’invendus qui ont dû, par la suite, être bradés. Le secteur du cacao fait vivre des centaines de milliers d’africains. La terre étant assez rare, les agriculteurs pauvres étendent leurs cultures dans les forêts et les aires protégées pour augmenter leurs revenus.
Comment faire, dés lors, pour concilier des programmes éco responsables des forêts, ambitieux et couteux et une gestion socio-économique efficace et un minimum décente ? A n'en pas douter, les réponses à ce dilemme se trouvent également au delà des frontières de ces deux pays.
Publié le 13/06/2021 11:20
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