La pollution de l’air due aux particules fines provenant de la combustion des énergies fossiles est un fléau présent dans le monde entier. Plus meurtrière dans certaines régions que dans d’autres, elle est la cause de millions de morts chaque année. Des morts qui peuvent être évitées à conditions de prendre, urgemment, des mesures en vue de développer des sources d’énergies alternatives.
C’est en substance ce que révèle une récente étude parue dans la revue Environmental Research. Les auteurs de cette étude se sont intéressés aux dégâts causés sur la santé par ces particules fines en suspension. Un des chercheurs et co-auteur de l’étude rapporte que « la combustion des énergies fossiles – en particulier le charbon, l’essence et le diesel – est une source importante de particules fines en suspension dans l’air (PM2,5) et un facteur clé du fardeau mondial de la mortalité et de maladies». Il en ressort donc une forte corrélation entre pollution de l’air et sur mortalité.
Les grandes agglomérations sont évidemment en première ligne. La Chine et l’Inde sont particulièrement impactées. On a tous en tête ces images de villes chinoises enveloppées d’un nuage de pollution à la façon d’un épais brouillard. Mais les autres continents ne sont pas épargnés. Partout dans le monde, on assiste à une recrudescence de maladies, infections, allergies et décès en raison de la pollution fossiles. Les individus les plus fragiles développent des maladies respiratoires fatales. Grâce à des moyens d’étude poussés, comme par exemple, un outil de modélisation atmosphérique en 3D, ils ont pu déterminer dans quelles régions du monde se trouvaient les plus grandes concentrations de pollution par les particules fines (PM2,5).
Les pouvoirs publics connaissent les conséquences de la pollution atmosphérique. Beaucoup de scientifiques ont tiré la sonnette d’alarme depuis longtemps déjà. Quelques mesures sont prises dans certains pays qui peuvent montrer une certaine efficacité mais c’est loin d’être suffisant. Ce n’est pas tant le soin que l’on prend à soigner qui compte que de modifier les causes en profondeur. Et cela signifie arrêter l’exploitation des énergies fossiles.
Au travers d’un récent article paru dans notre journal, nous expliquons la nécessité de se défaire de la dépendance au pétrole. Nous expliquons qu’il faudra surement passer par une étape intermédiaire un peu moins nocive, comme le gaz naturel, avant d’en arriver à des énergies propres. Il sera surement indispensable de le faire en douceur pour ne pas engendrer des déséquilibres géo stratégiques et géo politiques qui, au final, pourraient s’avérer extrêmement dangereux pour le monde. Mais le plus important est d’entamer le processus.
Toutes ces morts inutiles dues à la pollution ne sont pas une fatalité. Nous les considérons avec distance comme si elles étaient la triste et lointaine résultante d’une industrialisation effrénée. Dommage collatéral dans notre quête constante de croissance et de consommation, elles en sont les pauvres victimes.
Pourtant il n’en est rien. Et c’est bien pour cela que des chercheurs poussent toujours plus loin les investigations. Aidés en cela par des technologies de pointe et des procédés nouveaux, ils soulignent très souvent que ce nous craignons est bien en dessous de la réalité. A l’image de la dernière étude en date, les conclusions bousculent nos dirigeants et prouvent l’urgence d’agir. «Nous espérons qu’en quantifiant les conséquences pour la santé de la combustion des énergies fossiles nous pouvons envoyer un message clair aux politiques et au grand public sur les bénéfices d’une transition à des sources alternatives d’énergie», pointe Joel Schwartz, professeur d’épidémiologie environnementale à Harvard et coauteur de l’étude.
Croisons les doigts pour que nos chers dirigeants les écoutent.
Publié le 30/03/2021 18:50
Commentaires