Alors que le cargo X-Press Pearl est en train de sombrer au large du Sri Lanka entrainant avec lui dans les fonds marins ses soutes remplies de millions de litres d’hydrocarbure, les regards se portent à présent vers un autre navire susceptible , lui aussi, de créer une catastrophe écologique.
Il s’agit cette fois du pétrolier Safer. Ce navire, vieux de 45 ans, contient à son bord 1,1 million de barils de brut. Cela fait 7 ans qu’il est ancré au large du port de Hodeida, à environ soixante kilomètres des côtes habitées du Yemen. Laissé à l’abandon, le bateau fait l’objet de toutes les inquiétudes de la part de l’ONU.
Chaque année qui passe voit le navire se détériorer encore davantage. Il aurait besoin d’être inspecté afin d’établir un bilan précis de son état. C’est que souhaite l’ONU. Cela s’avère d’autant plus pressé que le bateau a déjà connu de sérieuses avaries par le passé. Un porte-parole de la mission britannique à l'ONU a rappelé «le risque sérieux» d'une marée noire «qui serait catastrophique pour le Yémen et la région», comme le montre la petite animation ci-dessous.
Le problème est que les rebelles Houthis qui règnent sur cette région, refusent l’accés du navire aux inspecteurs de l’ONU. Malgré de nombreuses tentatives, les négociations n’aboutissent pas. Les rebelles yéménites reprochent à l'ONU d'avoir refusé de prendre en charge les opérations de maintenance du navire dans le cadre d'un accord signé en novembre 2020. De son côté, l’ONU en la personne du porte parole du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, Stéphane Dujarric, a indiqué que : «Le Safer est un site dangereux et nous devons d'abord comprendre ce à quoi nous avons à faire avant d'engager des travaux importants».
L’ONU, qui a déja engagé plusieurs millions de dollars dans la maintenance du bateau, considère que les Houthis sont responsables de ce navire. Il est la propriétè du gouvernement yéménite. Ils doivent donc coopérer. Toutefois, les injonctions répétées à leur encontre ne semblent pas beaucoup impressionner les rebelles qui refusent toujours l’accès au navire.
On voit mal comment l’ONU va pouvoir arriver à ses fins sans attiser les tensions dans un pays déjà ravagé par 7 années de guerre civile. Pourtant le temps est compté. A quelques kilomètres à peine des cotes yéménites, il y a 362 mètres de long et 70 de large d’une menace de marée noire gignatesque. Une menace non seulement pour l’écosystème marin mais également pour les plus de 8 millions de personnes qui vivent à proximité de l’épave.
Point Géo
Yemen
Capitale : Sanaa
Population : 29,2 millions d’habitants
Superficie : 555 000 km²
Monnaie : Riyal yéménite
Frontières communes : Arabie Saoudite, Oman (frontières terrestres), Djibouti, Erythrée, Somalie (frontières maritimes)
Publié le 03/06/2021 17:15
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