Le changement climatique menace dangereusement l’Arctique russe. Des milliards de tonnes de glace perdues.
Alors que le climat continue de se réchauffer, il faut craindre une perte importante de glace dans l’Arctique russe avec des impacts évidents sur l’élévation du niveau de la mer . « Les glaciers et les calottes glaciaires dans certaines parties de l’Arctique russe perdent de l’eau en raison d’une fonte accélérée représentant l’équivalant de près de cinq millions de piscines olympiques chaque année », selon des recherches.
Les données recueillies par satellite suggèrent que la quantité de glace perdue entre 2010 et 2018 submergerait une zone de la même taille que les Pays-Bas sous plus de 2 mètres d’eau. Les chercheurs affirment que la hausse des températures dans l’océan Arctique semble jouer un rôle clé dans l’accélération de la fonte des glaces de deux grands archipels qui bordent la mer de Kara.
Une équipe de l’Université d’Édimbourg a utilisé des données recueillies par le satellite de recherche CryoSat-2 de l’Agence spatiale européenne pour cartographier et surveiller les changements de la hauteur de surface et de la masse des calottes glaciaires et des glaciers. L’équipe a ensuite comparé ses résultats avec les données climatiques pour la même période de huit ans et a constaté ce qu’elle affirme être un lien clair entre la hausse des températures atmosphériques et océaniques, et une augmentation de la perte de glace des deux groupes d’îles.
L’analyse a indiqué qu’entre les années 2010 et 2018, les archipels de Nouvelle-Zemble et de Severnaya Zemlya – qui représentent une superficie combinée d’environ 130 000 km carrés – ont perdu un total de 11,4 milliards de tonnes de glace par an.
« La stabilité de plusieurs glaciers et calottes glaciaires de la région a déjà été affectée par l’amincissement de la glace, avec des craintes que davantage de pertes de glace pourraient être observées à l’avenir » selon les dernières déclarations de l’équipe de scientifiques. Les calottes glaciaires sont de grands blocs qui possèdent plusieurs centaines de mètres d’épaisseur et qui, dans la région particulière, couvrent des zones allant jusqu’à environ 21 000 kilomètres carrés.
Les glaciers, en revanche, sont relativement plus petits. En effet, certaines des calottes glaciaires stockent de la glace vieille de 12 000 ans et peut fournir aux scientifiques d’importants enregistrements à long terme sur l’évolution du climat arctique. L’auteur principal de l’étude, le Dr Paul Tepes, de l’École des géosciences de l’Université d’Édimbourg, a déclaré: « L’Arctique russe est largement inaccessible, mais les données satellitaires nous ont permis de surveiller les changements de ses calottes glaciaires et de ses glaciers. Comme on l’a observé ailleurs dans le monde, la perte de glace dans la région s’accélère. Alors que le climat continue de se réchauffer, une perte importante de glace dans l’Arctique russe aura des répercussions évidentes sur l’élévation du niveau de la mer. »
Les résultats de l’étude acréditent un ensemble de thèses selon lesquelles les conditions climatiques dans l’océan Arctique commencent à devenir beaucoup plus chaudes. Elles se rapprocheraient même des conditions que l’on retrouvent dans l’Atlantique Nord. L’équipe espère que l’étude pourra aider à prédire la perte future de glace dans les régions qui connaissent des modèles similaires de changement de température dans l’océan et l’atmosphère. Cela pourrait également contribuer à améliorer les prévisions mondiales du niveau de la mer
Le constat alarmant est le même non loin de la ; côté Groenland où des températures de plus de dix degrés supérieures aux normales saisonnières ont été relevées entrainant ainsi un épisode de fonte «massive» de la calotte glaciaire groenlandaise.
Une équipe de glaciologues rapporte que depuis quelques jous, la calotte glaciaire qui recouvre le vaste territoire arctique a fondu d'environ 8 milliards de tonnes, soit le double du rythme moyen lors de la période estivale. Cette évaluation a été rendu possible grâce aux données fournies par un outil de modélisation appelé Polar Portal qui est géré par des instituts de recherche danois.
Des températures inhabituelles de plus de 20 degrés, avec des records locaux, ont été enregistrées dans le nord du Groenland ces derniers jours, selon l'institut météorologique danois DMI. Un record a même été établi sur le petit aéroport de Nerlerit Inaat, dans le nord-est du Groenland, où le mercure a atteint 23,4 degrés jeudi, le plus haut niveau mesuré depuis le début des relevés de la station météo et plus chaud que la température maximale enregistrée au Danemark ce jour-là.
Toujours d’après les données de Polar Portal, les quantités gigantesques d’eau provenant de la fonte des glaces, soit 8 000 milliards de litres d'eau douce par jour ! «suffirait pour couvrir de cinq centimètres d'eau l'ensemble de la surface de la Floride»
Au dela des quantités d’eau importantes qui s’échappent, c’est le rythme auquel fondent les glaciers qui suscite une réelle inquiétude au sein de la communauté scientifique. En effet, ils ont observé que le réchauffement est trois fois plus rapide qu'ailleurs dans le monde et il ne semble pas montrer de signes de fléchissement. Bien au contraire. Selon une étude européenne publiée en janvier, la fonte de la calotte groenlandaise devrait contribuer à l'élévation générale du niveau des océans à hauteur de 10 à 18 centimètres d'ici 2100, soit 60% plus vite que la précédente estimation.
A titre d’illustration, si la calotte glacière venait à fondre dans son intégralité, les océans verraient leurs niveaux augmenter de prés de 7 mètres !
Publié le 04/08/2021 10:29
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