La récente réunion de Dakar de la huitième Conférence ministérielle du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA) 2021 a marqué une étape importante dans les efforts de collaboration pour lutter contre le commerce illégal d’espèces sauvages et développer des solutions fondées sur la nature pour soutenir une économie verte africaine et lutter contre le changement climatique.
Le Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) est la plus importante plate-forme concernant le dialogue sino-africain sur le commerce et l’investissement. Créé en 2000, elle comprend des pays africains qui ont des relations diplomatiques avec Pékin. Elle se réunit tous les trois ans et convient de plans d’action et de programmes de travail connexes pour les trois prochaines années.
La Conférence ministérielle de cette année a identifié neuf domaines de programme de travail qui entrent dans le cadre de l’engagement à lutter contre le commerce illégal et non durable des espèces sauvages tout en soutenant l’amélioration des investissements et du commerce guidés par les principes de durabilité sociale et environnementale.
Au fur et à mesure que l’engagement entre la Chine et l’Afrique a mûri par le biais du FOCAC, la collaboration a progressivement pris en compte la nécessité d’une gestion efficace de la biodiversité dans laquelle des mesures mutuellement complémentaires ont été prises pour relever le défi du commerce illégal d’espèces sauvages.
Taye Teferi, Coordinatrice des politiques et des partenariats de TRAFFIC pour l’Afrique rappelle que « La décision du gouvernement chinois de fermer le marché local de l’ivoire est l’une de ces mesures qui a profité à la conservation des éléphants dans les pays d’Afrique. Nous espérons qu’une action similaire sera prise pour relever l’énorme défi auquel le pangolin est actuellement confronté."
L’un des quatre principaux documents, le Plan d’action de Dakar du FCSA (2022-2024), décrit comment les deux régions favoriseraient le commerce et le développement durable guidés par les principes de durabilité sociale et environnementale.
Les deux parties ont convenu de sensibiliser le public et de lutter conjointement contre le commerce illégal d’espèces sauvages. En outre, les deux parties se sont engagées à renforcer les capacités des professionnels de la conservation des espèces sauvages, à améliorer les échanges et la coopération entre les autorités douanières ainsi qu’à mettre en place un mécanisme de coopération anti-contrebande pour réprimer les crimes de contrebande d’espèces sauvages menacées et de leurs produits.
« Grâce à la signature d’un protocole d’accord entre la Commission de l’Union africaine (CUA) et TRAFFIC, notre organisation s’est déjà engagée à fournir à la CUA et à ses États membres, les dernières orientations techniques fondées sur des données probantes pour mettre en œuvre des stratégies de gestion durable des ressources naturelles. Celles-ci doivent à terme soutenir les économies nationales et le développement des communautés locales dans la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Nous apprécions les engagements pris par la Chine pour soutenir les projets verts en Afrique et espérons que cela offrira de plus grandes opportunités d’engagement communautaire », a déclaré M. Teferi.
L’accent a également été mis sur l’amélioration de l’industrie maritime, avec notamment le renforcement de l’application de la loi maritime, la protection de l’environnement et l’amélioration de la gestion des pêches en mer. Les deux parties ont également convenu d’établir un mécanisme d’échange d’informations pour lutter contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée.
« La lutte contre l’illégalité et la corruption au sein de l’industrie maritime a le potentiel d’améliorer la sécurité alimentaire de nombreux pays côtiers africains », a déclaré M. Teferi.
Dans toute la Chine et l’Afrique, le changement climatique est reconnu comme l’un des défis actuels les plus graves et une menace pour la nature et le développement social et économique. À Dakar, la Chine et l’Afrique ont publié la Déclaration sur la coopération sino-africaine en matière de lutte contre les changements climatiques. Ils ont appelé les pays développés à respecter les engagements qu’ils ont pris dans le cadre multilatéral de fournir un financement, une technologie pertinente et un soutien affirmé aux pays africains afin de renforcer leur capacité et leur résilience à répondre aux effets néfastes du changement climatique.
« TRAFFIC et nos partenaires collaborateurs continueront à travailler à l’appui de la mise en œuvre efficace du FCSA Plan d’action de Dakar en mettant clairement l’accent sur la durabilité sociale et environnementale afin de promouvoir une relance verte inclusive et durable, conformément au Plan d’action pour la relance verte de la Commission de l’Union africaine », a conclu M. Teferi.
Publié le 02/01/2022 11:49
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