Mettre un terme à la déforestation d’ici 2030. C’est l’engagement pris par plus d’une centaine de chefs d’États au début de la COP26. L’idée n’est pas nouvelle. Déjà en 2014, lors de la Déclaration de New York, de nombreux pays et entreprises s’étaient engagés à diviser la déforestation par deux d’ici 2020 et d’y mettre un terme en 2030.
Or, on vient d'apprendre que la déforestation dans la forêt amazonienne brésilienne a atteint son plus haut niveau depuis 2006.
C’est ce qui ressort d’un rapport annuel du gouvernement brésilien qui viennent quelque peu contredire les affirmations du président Jair Bolsonaro selon lesquelles le pays freine l’exploitation forestière illégale.
Les données ont montré que la déforestation de la plus grande forêt tropicale du monde a augmenté de 22% d’août 2020 à juillet 2021.
La destruction massive survient malgré les efforts de Bolsonaro pour montrer que son gouvernement met tout en oeuvre pour protéger l’Amazonie, considéré comme essentiel pour parer à un changement climatique catastrophique.
Lors du sommet de l’ONU sur le climat COP26 à Glasgow début novembre, le gouvernement brésilien s’est engagé à mettre fin à la déforestation illégale d’ici 2028, un objectif qui nécessiterait des réductions annuelles drastiques et immédiates de la destruction.
Mais le rapport de l’agence de recherche brésilienne INPE a montré que la déforestation augmentait dans chacun des quatre derniers cycles – une première depuis au moins 2000.
Le groupe de défense brésilien Climate Observatory a souligné sur les médias sociaux que le rapport était daté du 27 octobre – ce qui signifiait que (citation), « le gouvernement est allé à la COP26 en connaissant les données sur la déforestation et les a cachées ».
Une source au courant de la question a confirmé que le gouvernement avait les données en main avant le sommet de l’ONU.
Les données jettent également le doute sur la signature par le Brésil d’un engagement mondial avec plus de 100 autres pays pour éliminer la déforestation dans le monde d’ici 2030.
Le Brésil était considéré comme un acteur essentiel pour ce pacte, car les arbres de l’Amazonie absorbent de grandes quantités de dioxyde de carbone. Sans eux et leur action salutaire, les températures s'élèveraient de façon critique.
Si cette forêt venait à disparaître ou ne pourrait plus remplir son rôle car devenue trop petite pour être efficace, certains scientifiques avertissent que d’énormes quantités de carbone seraient libérées, garantissant pratiquement que le monde ne puisse pas atteindre les objectifs fixés pour éviter les pires effets du changement climatique.
Le ministre brésilien de l’Environnement a déclaré aux journalistes que les données ne reflétaient pas l’application récente de la loi contre la déforestation illégale, tout en concédant que le gouvernement devait faire plus pour lutter contre la destruction.
Publié le 23/11/2021 18:13
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