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Commerce illegal des déchets plastiques

Les déchets plastiques | Publié le 09/05/2021 10:30

La surconsommation entraine un nombre toujours plus important de déchets plastiques qui envahissent notre planète.  Selon le National Géographic depuis 2015, plus de 6.9 milliards de tonnes de ces déchets ont été produites. Environs 9 % ont été recyclés, 12% incinérés et 79 %   ont été accumulés dans des décharges ou dans la nature. »

Si la production de plastique a considérablement augmenté depuis le début du siècle, la gestion des déchets n'a elle pas été prise en compte par les pays consommateurs. De ce fait, la commercialisation du recyclage n’a cessé d’augmenter entre les pays riches et les pays pauvres.

Pendant de nombreuses années, les pays riches ont exporté leurs déchets plastiques et toxiques vers les pays pauvres, principalement l’Asie. L’entente était faite sur la destination de ces déchets qui devaient être « recyclés ». Mais tout laisse à croire qu’il s’agissait là d’une manière aveugle pour les pays riches de se débarrasser de leurs déchets propres, toxiques ou contaminés encombrants.

Depuis les années 1990, le marché mondial des déchets plastiques était en progression continue.  La Chine était la première destination mondiale du recyclage et aurait reçu près de la moitié de ces exportations. En 2016, elle recevait encore chaque mois 600 000 tonnes de déchets plastiques. Lasse d’être devenue la poubelle des pays du Nord, la Chine a emboité le pas de l’Inde, qui au début de l’année 2016, impose une interdiction partielle d’importation des déchets plastiques sur son territoire.  En juillet 2017, la Chine renforce ses critères d’acceptation des déchets sur son territoire. En mars 2018, le géant asiatique interdit l’importation de la majorité de ces déchets. La plupart de ces déchets propres ou toxiques ou contaminés ne pouvant être recyclés, étaient incinérés ou bien jetés. Beaucoup ont terminé dans nos océans.

Un coup de pieds dans le marché mondial du recyclage qui a remué toute la planète. Les pays riches se sont retrouvés avec des tonnes de déchets plastiques et l’incapacité de les gérer.

Qu’en est il de cette bataille mondiale du recyclage des matières plastiques ?

La majorité de ces déchets proviennent de pays comme le Japon, les Etats-Unis, l’Allemagne l’Angleterre et la France qui étaient les plus gros exportateurs en 2019.

Suite aux restrictions de la Chine, d’autres pays se sont lancés dans le secteur du recyclage. La Turquie, le Vietnam, la Malaisie, la Thaïlande sont devenus les plus gros importateurs de déchets plastiques.  

Comme nous l’avons souvent abordé dans de précédents articles, plus de 75% de ces déchets finissent incinérés, ou bien dans la nature et les océans.

Après la Chine, le Vietnam, les Philippines, la Malaisie, l’Inde, Taïwan et la Thaïlande, sont devenus les nouvelles décharges du monde. Le Vietnam est l'un des pires pollueurs de plastiques au monde. Au-delà de gérer leurs propres stocks de déchets, ils doivent gérer l’augmentation de déchets plastiques qui arrivent des pays riches. Les paysans troquent leurs terres agricoles en les utilisant pour réceptionner des tonnes de plastique. Cette ruée vers le recyclage du plastique voit fleurir des milliers de sites métamorphosés pour trier, collecter, laver, découper, fondre des sacs et des films plastiques pour fabriquer des granulés qui repartent pour être à nouveau transformés. Des milliers de personnes vivent dans les émanations des vapeurs de polyéthylène et de soude caustique.

Même si de petits entrepreneurs de ces pays projettent de faire fortune dans le recyclage des déchets plastiques, il n’en demeure pas moins que ces pays sont loin d’en optimiser la gestion et encore moins de respecter les règlementations environnementales.  De véritables catastrophes écologiques se produisent dans ces pays.  Ces déchets sont responsables de contaminations des cours d’eau, des incendies, des pollutions atmosphériques, de maladies graves, de déversements illégaux, entre autres.

Également en Malaisie, des centaines d’usines de traitement de déchets plastiques sont sorties de terre et ont commencé à émettre des fumées toxiques rendant les villes irrespirables.

Devant l’ampleur de cette pollution, ces pays ont pris eux aussi des mesures pour limiter les importations.

C’est alors que les exportations se sont redirigées vers d’autres pays comme l’Indonésie, la Turquie et de plus en plus de pays d’Afrique, notamment le Kenya. L’Indonésie a reçu 283 000 tonnes de déchets en 2018, soit une augmentation de 141% entre 2017 et 2018, alors que sa production interne est encore plus importante. (Près de 9 Millions de tonnes).

Aujourd’hui le gouvernement Indonésien a revu sa règlementation et renvoie les conteneurs vers leurs pays d’origine si un consentement préalable n’a pas été établi entre les pays sur les catégories de plastiques exportés. Les déchets doivent être triés et contrôlés.

La difficulté pour les entreprises à gérer les déchets plastiques nuit à l'environnement, en laissant des dépôts de plastique et de microplastique sur terre, dans les rivières et les océans du monde entier. Une augmentation alarmante du commerce illicite des déchets plastiques a fait sont apparition. Le dernier rapport d’INTERPOL sur la gestion mondiale des déchets plastiques met en avant une augmentation illégale des transferts de déchets vers l’Asie du Sud-Est qui vise à cacher le pays d’origine exportateur via des pays de transit. De fausses destinations finales sont déclarées au départ et les déchets passent entre les mains de plusieurs courtiers, ce qui rend difficile l'identification des pays d'origine.   

Le rapport souligne également le lien entre les réseaux criminels et les entreprises légitimes de gestion de la pollution qui servent de couverture aux opérations illégales. L’augmentation de documents contrefaits, d’enregistrements frauduleux, de déclarations erronées, de transbordements successifs ne cessent d’augmenter. Quand ils ne sont pas brulés, enfouis sous terre ou bien déversés illégalement dans des décharges sauvages. Tous les moyens sont bons pour se débarrasser de ces déchets sans se faire attraper.

Malgré une législation qui va dans le sens de la réduction des plastiques, les entreprises ont du mal à changer leurs habitudes. Même si le secteur de l’agroalimentaire fait des efforts sur la gestion du recyclage, il ne s’attaque pas à la source. Le dernier rapport de la fondation Changing Markets dénonce les entreprises les plus polluantes de la planète et cela, malgré la mise en place des mesures gouvernementales qui visent à lutter contre la prolifération des déchets plastiques. Ces entreprises n’hésitent pas à faire porter la responsabilité de leur pollution sur les consommateurs et les autorités. En tête de liste, nous avons :

Coca-Cola et Pepsico, puis Nestlé, Danone, Procter & Gamble, Unilevers , Colgate-Palmolive et Mars, beaucoup d’autres suivent derrière…

A cela se rajoute les objectifs d’une croissance toujours plus importante de la production de plastique dans l’industrie pétrochimique. Dow, Exxon Mobil, Basf, Eni ont encore de beaux jours devant elles. Selon Jens Althoff, directeur du bureau parisien de la Fondation Heinrich Böll, l’entreprise de pétrochimie Inéos basée à Londres et le plus gros pollueur plastique d'Europe. Et pourtant, ces entreprises ne subissent quasiment aucune pression du public, même si quelques manifestants tentent de faire entendre leurs voix.

« La pollution mondiale par le plastique est l'une des menaces environnementales les plus omniprésentes qui pèsent sur la planète aujourd'hui, et sa réglementation et sa gestion correctes sont d'une importance capitale pour la sécurité environnementale mondiale", a déclaré le Président du Conseil consultatif du Comité de conformité et d'application des lois environnementales d'INTERPOL, Calum MacDonald, qui est également le Directeur exécutif de l'Agence écossaise de protection de l'environnement (SEPA).

A présent, il faut aussi lutter contre la criminalité liée à la pollution des plastiques !

L'équipe mondiale de lutte contre la pollution d'INTERPOL effectue un travail permanant avec des organismes spécialisés dans 194 pays pour détecter et perturber la criminalité liée à la pollution et démanteler les groupes qui en sont à l'origine. Les opérations, la formation et le renforcement des capacités dirigés par INTERPOL aident les services de répression à faire tomber les pollueurs criminels.

Une prise de conscience réelle, mais encore trop insuffisante au regard de l’ampleur de la pollution et de ses conséquences, par la population mondiale ne fait aucun doute. Le droit International s’est saisi du sujet en adoptant plusieurs mesures. Reste encore une fois à nos fabricants, producteurs et utilisateurs de plastiques de vouloir les appliquer. Dans le cadre de l’économie circulaire, le recyclage permet de valoriser les déchets et de les réinjecter dans le processus de production initial.

Miser davantage sur des mesures de recyclages abordables, réalisables par l’ensemble des citoyens. Imposer et contrôler cette économie circulaire permettrait de recycler la totalité de ces déchets afin de les retraiter.

Dépasser les limites techniques de dégradations de certaines formes de plastiques, ou bien réorienter leur utilisation primaire pour leur donner une seconde vie sont autant de solutions que nous devons mettre en place.

Nous sommes tous d’accord sur un point : nous devons changer nos habitudes, et ce ne sera qu’au travers de lois que nous accélèrerons le processus.

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