Près de deux ans après les premiers cas de Covid-19, les pays signalent des épidémies record dues au variant Omicron, « mais la pandémie fait pâle figure par rapport aux risques à long terme auxquels le monde est confronté en raison du changement climatique ».
C’est le point de vue de près de 1 000 experts et dirigeants du monde des affaires, du gouvernement et de la société civile qui s’expriment dans le Rapport sur les risques mondiaux 2022 du Forum économique mondial, publié mardi dernier et résumé par le WEF (World Economic Forum).
Le rapport indique que les contributions déterminées au niveau national dévoilées à la COP 26 sont en deçà de l’objectif de Paris de 1,5 ° C de réchauffement. « La trajectoire actuelle devrait orienter le monde vers un réchauffement de 2,4 ° C, seuls les scénarios les plus optimistes le maintenant à 1,8 ° C. »
L’échec de l’action sur le climat, les conditions météorologiques extrêmes et la perte de biodiversité arrivent maintenant en premier, deuxième et troisième respectivement dans une liste des dix principaux risques mondiaux au cours de la prochaine décennie, dans l’enquête annuelle du rapport sur les perceptions.
Les risques sociétaux, y compris les maladies infectieuses à la sixième place, complètent la liste, suivis des « dommages environnementaux humains » et des « crises des ressources naturelles ».
« L’échec de l’action climatique est également considéré comme la menace la plus critique pour le monde à la fois à moyen terme – jusqu’à cinq ans – et au cours de la décennie, avec le plus grand potentiel de nuire gravement aux sociétés, aux économies et à la planète », indique le résumé du WEF.
« La plupart des personnes qui ont répondu à l’enquête pensent que trop peu est fait : 77 % ont déclaré que les efforts internationaux pour atténuer le changement climatique n’avaient pas « commencé » ou en étaient à un « développement précoce » », ajoute-t-il.
« La pandémie fait pâle figure
par rapport aux risques à long terme auxquels le monde est confronté en raison du changement climatique »
Saadia Zahidi, directrice générale du WEF, a déclaré la semaine dernière : « L’élargissement des disparités au sein des pays et entre eux rendra non seulement plus difficile le contrôle du Covid-19 et de ses variants, mais risquera également de bloquer, voire d’inverser l’action commune contre les menaces que le monde ne peut pas se permettre d’ignorer. »
Le chapitre 2 du rapport – Transition climatique désordonnée – souligne que si les confinements liés au Covid ont entraîné une baisse des émissions de gaz à effet de serre, « les trajectoires ascendantes ont rapidement repris : le taux d’émission de GES a augmenté plus rapidement en 2020 que la moyenne au cours de la dernière décennie ».
Le chapitre souligne le choix difficile entre la poursuite du développement à forte intensité de carbone et ses coûts d’une part, et d’autre part s’éloigner des industries qui emploient encore des millions de travailleurs et risquer la volatilité économique, l’augmentation du chômage et les « tensions sociétales et géopolitiques .
Il indique qu’il existe « encore de nombreux risques inconnus liés au déploiement de technologies biotechniques et de géo-ingénierie non testées, tandis que le manque de soutien public pour les transitions vers l’utilisation des terres ou de nouveaux systèmes de tarification créera des complications politiques qui ralentiront davantage l’action.
« Une transition qui ne tient pas compte des implications sociétales exacerbera les inégalités au sein des pays et entre eux. Ce qui aggravera les tensions géopolitiques. »
Le Rapport sur les risques mondiaux 2022 ajoute toutefois qu’il y a des leçons encourageantes à tirer de la résilience à la pandémie de Covid, et qu’il prend en compte des conseils pour la coopération dans l’espace, une plus grande cyber-résilience et « une transition climatique plus séquentielle ».
Publié le 18/01/2022 17:48
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