La Commission européenne a publié sa proposition de révision de la directive sur la criminalité environnementale (2008/99/CE). Malgré de nettes améliorations, l’Eurogroupe pour les animaux appelle à un cadre plus ambitieux. Cette proposition reste insuffisante pour que les États membres garantissent la poursuite de toutes les infractions liées aux espèces sauvages, prévoient des sanctions adéquates et s’occupent correctement des animaux confisqués.
L’Eurogroupe pour les animaux se félicite de cette proposition, qui s’appuie sur les enseignements tirés de l’évaluation de la directive, adoptée en 2008. L’évaluation a conclu à l’absence de poursuites pour les crimes environnementaux, à l’absence de coopération transfrontalière et à des sanctions inappropriées. Il en est résulté un cadre juridique faible promouvant la criminalité liée aux espèces sauvages en tant qu’infraction à haut rendement - à faible risque, facilitant le commerce mondial des espèces sauvages, désormais largement mené par des réseaux criminels organisés.
La proposition corrige un certain nombre de lacunes relevées. En particulier, il prévoit que les États membres doivent allouer des ressources et des capacités suffisantes aux autorités nationales, ainsi qu’au personnel qualifié et au pouvoir judiciaire. Il est important de noter que les États membres seront tenus de collecter des données statistiques pour contrôler l’efficacité de leur système qui seront publiées par l’intermédiaire de la Commission européenne.
Malgré ces améliorations, l’Eurogroupe pour les animaux a identifié un certain nombre de lacunes qui compromettent la protection des animaux sauvages et qui doivent être corrigées pour garantir une directive appropriée et efficace:
- Il devrait prévoir la conservation de toutes les espèces potentiellement menacées par le trafic d’espèces sauvages. Il est essentiel de ne pas attendre que ces espèces soient menacées pour agir !
- Le commerce en ligne sur les places de marché légales et illégales est de plus en plus utilisé par les trafiquants d’espèces sauvages dans toute l’UE. Pourtant, en vertu de cette proposition, il n’est pas inscrit sur la liste des infractions.
- Les considérations relatives au bien-être animal sont absentes de la proposition. Il est important de veiller à ce que la cruauté à l’égard des animaux soit considérée comme une circonstance aggravante permettant d’allonger les peines.
- Il doit assurer des soins appropriés aux animaux victimes de ces crimes. En effet, les animaux confisqués sont souvent des victimes à vie, même si leur agresseur a été appréhendé, car ils sont maintenus dans des conditions inappropriées.
Sur la base de ces observations, nous appelons les membres du Parlement européen et les États membres à examiner et à soutenir les propositions détaillées dans notre prise de position, en répondant aux préoccupations des citoyens européens et à la nécessité alarmante de protéger les animaux sauvages et la biodiversité au sens large.
Publié le 13/06/2022 16:00
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